Les ETI espèrent retrouver de la compétitivité par rapport au reste de l’Europe
Les annonces de François Hollande ont été accueillies favorablement par l’Asmep-ETI, l’association des entreprises de taille intermédiaires. Mais, pour Philippe d’Ornano, son président, il y a urgence à agir. Il espère des mesures rapides, en termes de baisse de la fiscalité, pour permettre aux entreprises françaises de regagner de la compétitivité par rapport à leurs homologues européennes.
"C’est un diagnostic encourageant", considère Philippe d’Ornano, le président de l’Asmep-ETI (l’association des entreprises de taille intermédiaires) et le PDG de Sisley. Les annonces faites par François Hollande le mardi 14 janvier ont eu le mérite de dresser le constat d’une fiscalité trop pesante pour la compétitivité des entreprises et pour l’emploi.
"Aujourd’hui, la fiscalité globale sur les entreprises est de 60 % plus élevée en France par rapport à la moyenne européenne, rappelle Philippe d’Ornano. La vraie problématique, ce n’est pas de savoir si on fait un cadeau aux entreprises. Il s’agit plutôt de voir si elles sont en mesure de travailler à concurrence égale avec leurs voisins européens."
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Le président de l’Asmep-ETI plaide pour une révision de la fiscalité dans son ensemble et non pas par petits morceaux. "Nous saluons la démarche de François Hollande lorsqu’il dit qu’il ne faut pas que des sujets du ressort de la collectivité, comme la famille, ne soient pris en charge que par les entreprises, explique-t-il. Il faut que ce schéma soit appliqué à l’ensemble des charges." C’est seulement en reprenant l’ensemble de ces charges que la fiscalité des entreprises françaises pourra être mise au niveau de leurs homologues européennes.
Même chose pour les 153 taxes affectées. "Il est salutaire de constater que, pendant dix ans, on a laissé un nombre incroyable de taxes se créer et qu’il faut, aujourd’hui les réévaluer", estime Philippe d’Ornano.
Des mesures à prendre dès cette année
L’industriel insiste également sur l’urgence de la situation, en brandissant le risque d’une poursuite de la désindustrialisation et de l’augmentation du chômage. Selon lui, les mesures doivent se faire sentir dès cette année dans les entreprises. "Si elles ne sont prises qu’en 2015 ou 2016, il sera trop tard", martèle-t-il. La réduction des dépenses publiques, qui doit compenser une partie des réductions de charges, ne pourra toutefois produire des effets qu’à long terme. La solution ? "Le seul moyen, c’est d’augmenter la TVA, estime Philippe d’Ornano. Quitte à gager sa baisse future sur la réduction des dépenses publiques."
Quant aux contreparties demandées aux entreprises, le président de l’Asmep-ETI préfère rester prudent. "Il est très difficile pour une entreprise en situation de concurrence de prendre un engagement défini sur l’emploi, confie-t-il. Si les conditions dans lesquelles elle travaille changent, elle ne pourra pas les respecter."
En revanche, il estime que les engagements pris par le président de la République, s’ils sont respectés, devraiebt permettre de relancer l’investissement. La France présente des atouts favorables pour le développement des entreprises, infrastructures, créativité, productivité des salariés, etc. "Si on se retrouve dans des conditions de concurrence normale, cela créera donc forcément des emplois", assure-t-il.
Reste maintenant à attendre le rendez-vous des Assises de la fiscalité, pendant lesquelles l’Asmep-ETI compte faire entendre sa voix. Pour Philippe d’Ornano, il sera important d’y parler de fiscalité globale. "N’opposons pas les ménages et les entreprises, les PME et les grands groupes, le problème est commun", insiste-t-il. Avec un objectif clair : "une économie complète, riche, dans laquelle chacun peut se développer."
Arnaud Dumas
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