Fiat-Chrysler (FCA) chercherait à améliorer son offre de fusion avec Renault
Mardi 4 juin, le conseil d'administration de Renault sera réuni pour décider d'ouvrir ou non les discussions avec Fiat-Chrysler Automobiles (FCA) sur une fusion éventuelle. Le constructeur italo-américain serait prêt à améliorer son offre pour mettre un terme aux réserves du gouvernement français et de Renault.
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\ 18h25
Mis à jour 03 Juin 2019
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03 juin 2019
Fiat-Chrysler Automobiles (FCA) serait prêt à améliorer son offre de fusion avec Renault présentée lundi 27 mai. Le constructeur italo-américain serait en discussions sur un dividende spécial chez Renault et sur de meilleures garanties sur l'emploi pour convaincre le gouvernement français d'apporter son soutien au projet, ont déclaré à Reuters des sources proches des discussions dimanche 2 juin.
Un siège pour l'État français au conseil d'administration
L'offre améliorée, qui doit encore être formalisée et acceptée, prévoit également d'installer le siège social des activités opérationnelles du groupe fusionné en France et d'accorder à l'État français un siège à son conseil d'administration, ont ajouté les sources. La France est le principal actionnaire de Renault avec 15% du capital.
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FCA a présenté lundi 27 mai un projet de fusion à 30 milliards d'euros qui donnerait naissance au troisième constructeur automobile mondial. Le rapprochement a toutefois suscité des réserves côté français, tant sur l'emploi que sur la logique industrielle. Les doutes se sont renforcés vendredi 31 mai quand des sources proches de FCA ont indiqué que l'offre n'était pas négociable.
Une porte-parole de FCA et le gouvernement français se sont refusés à tout commentaire. Un porte-parole de Renault n'a de son côté pas répondu dans l'immédiat aux sollicitations de Reuters.
Conseil d'administration de Renault le 4 juin
Le conseil d'administration de Renault se réunira mardi 4 juin pour discuter de l'offre de fusion que lui a soumis le constructeur italo-américain, un projet auquel le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a rappelé le soutien conditionnel du gouvernement. Lors de cette réunion,les administrateurs de Renault vont décider d'ouvrir ou non des discussions avec le constructeur italo-américain.
Les administrateurs ont déjà mené plusieurs séances de travail informelles tout au long de la semaine. Ils s'intéressent à l'intérêt stratégique de l'opération, aux synergies possibles et aux garanties apportées par FCA en terme de gouvernance et d'empreinte industrielle. Selon une source des Échos, les administrateurs songeraient à des mesures contraignantes "avec des pénalités financières, et sur une durée allant au moins au delà de 2022".
Quels sont les doutes sur le projet ?
Un rapprochement entre FCA et Renault permettrait d'importants gains d'échelle à un moment où les constructeurs de taille moyenne peinent à financer tous les investissements qui s'imposent face au durcissement des normes d'émission, à la course à l'électrification et à l'essor rapide des aides à la conduite pour des voitures de plus en plus autonomes.
Mais des doutes subsistent sur l'équilibre des valorisations retenues et sur la réalité des 5 milliards d'euros de synergies avancés dans le cadre du projet. Des doutes exprimés par deux anciens numéros deux de Renault, en interne par Carlos Tavares, actuel président du directoire de PSA, et publiquement par son prédécesseur chez Renault, Patrick Pelata.
Insistant sur le problème récurrent de la valeur négative que les marchés financiers attribuent à Renault, ce dernier a observé sur BFM qu'aux cours actuels, l'offre toute en titres de FCA valoriserait le groupe français à -6 milliards d'euros si l'on enlève ses participations dans Nissan et dans Daimler. "Ce n'est pas raisonnable. Donc la valorisation pour moi est déjà un problème, et je pense que les actionnaires dont l'État, vont à un moment ou un autre s'en préoccuper", a-t-il déclaré.
La question de l'impact du projet sur l'autre grande alliance de Renault avec Nissan reste elle aussi ouverte alors que le projet de consolider le partenariat franco-japonais est au point mort depuis la disgrâce de l'homme fort de l'alliance, Carlos Ghosn.
Avec Reuters (Matthieu Protard pour le service français)