Comment l’usine de Zwickau s’est transformée pour produire l’ID.3, la nouvelle coqueluche électrique de Volkswagen
Ce lundi 4 novembre, Volkswagen vient de lancer officiellement la production de l’ID.3, la nouvelle star 100% électrique de la marque, annoncée à l’IAA de Francfort, en septembre. Un nouveau départ pour le groupe, rendu possible par la transformation de l’usine de Zwickau en temple de la production de véhicules électrique, qui s’achèvera en 2021.
« En 2025, nous produirons plus d’un milliard de véhicules électriques », clame Thomas Ulbrich, responsable de l’e-mobilité au sein du groupe Volkswagen, lors du lancement, ce 4 novembre, de la production de l’ID.3, le nouveau modèle électrique phare de Volkswagen . Retransmise en direct sur le site du constructeur, la scène s’est déroulée à l’usine de Mosel, un quartier de la ville de Zwickau, dans la Saxe, en présence de Herbert Diess, le président du directoire du groupe, et de la chancelière allemande Angela Merkel.
Depuis 2018, cette usine, sise dans une ville connue pour la production de l’iconique Trabant, notamment, se transforme ligne après ligne pour passer de la production de voitures à moteur thermique à celle de modèles à propulsion électrique. Volkswagen veut en faire l’usine la plus importante du genre en Europe lorsque sa mue sera finalisée, en 2021. Pour y parvenir, le groupe allemand n’a pas lésiné sur les moyens : il a investi 1,2 milliards d’euros et a déjà mobilisé plus de 50 sous-traitants.
Un atelier entièrement automatisé
Cette transition a commencé par une rénovation de l’atelier carrosserie, en halle 2, dans lequel ont été ajoutés 1 600 nouveaux robots industriels, indique L’Usine nouvelle. L’atelier d’assemblage, en halles 5 et 6, a lui aussi dû être aménagé : les convoyeurs ont été adaptés pour assembler des pièces de véhicules électriques et de nouvelles technologies ont été ajoutées, comme l’installation automatisée du ciel de toit ou encore des systèmes de transport sans conducteur. L’automatisation de la ligne d’assemblage est passée de 15% à 30%.
12 nouveaux bâtiments, soit 50 000 m², sont actuellement en cours de construction, dont une partie sera dédiée à agrandir l’atelier presse – une entreprise qui a demandé 74 millions d’euros, la plus grande part de l’investissement global. Celui-ci doit devenir entièrement automatisé d’ici 2021 et bénéficiera d’un nouveau process de conversion de la tôle d’acier en pièces finies. Le groupe projette de produire 300 000 véhicules électriques par an, soit 1 500 par jour (contre 1 350 actuellement).
3 modèles électriques produits à Zwickau : l’ID.3, l’ID.Crozz et la Seat el-Born
« L’ID.3 ne représente qu’une partie de la transition de Volkswagen vers l’e-mobilité », a insisté Thomas Ulbrich juste avant l’inauguration de la production de la nouvelle tête de proue électrique du constructeur. L’usine de Zwickau produira aussi l'ID.Crozz et la Seat el-Born, basées, elles aussi, sur la nouvelle plate-forme modulaire MEB, la première du groupe Volkswagen dédiée à la conception de véhicules électriques. La production de la Golf et de la Golf Variant, deux modèles à moteur thermique, s’arrêtera en juin 2020.
Cette transition n’aura, pour le moment, pas d’impact sur les emplois à Zwickau : le groupe a assuré une garantie d’emploi à l’ensemble des 8 000 employés du site jusqu’en 2029. Au total, 13 000 journées de formation à l’électro-mobilité doivent être suivies par les salariés de l’usine.
« Aujourd’hui, le secteur de la mobilité émet bien trop de dioxyde de carbone, alerte Angel Merkel. L’usine de Zwickau ouvre une nouvelle page vers une mobilité plus propre. » Le site doit servir d'exemple à la conversion d'autres usines en Allemagne, Hanovre et Emden en tête, mais aussi en Chine et aux États-Unis.
Merkel veut aussi mettre le turbo sur les bornes de recharge
A Zwickau, la chancelière allemande Angela Merkel a indiqué que son gouvernement installerait, avec l’aide des industriels allemands, « un million de stations de recharge d'ici 2030 » - le pays n’en compte que 21 000 à l’heure actuelle. Une annonce qui s’inscrit dans un paquet de mesures, dévoilé en septembre, visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre de l'Allemagne de 55% par rapport à leur niveau de 1990, et qui fixe également pour objectif de mettre sur les routes 7 à 10 millions de voitures électriques d'ici 2030.