Chez Airbus, la junte militaire thaïlandaise prépare le réchauffement de ses relations avec l’Europe
Le général Prayut Chan-O-Cha, premier ministre de la Thaïlande, est en visite au siège d’Airbus à Toulouse, vendredi 22 juin. Un premier accord a été signé sur la création d'une co-entreprise pour exploiter un centre de maintenance sur l'aéroport de U-Tapao, près de Bangkok. D'autres devraient suivre et faire l'objet d'une annonce officielle le 25 juin à l’Elysée. Signe d’un réchauffement des relations économiques entre l’Europe et la Thaïlande?
Mis à jour
25 juin 2018
Une visite de la junte militaire thaïlandaise chez Airbus pourrait bien marquer le coup d'envoi du réchauffement des relations entre l’Europe et la Thaïlande. Le général et premier ministre de la Thaïlande Prayut Chan-O-Cha s'est rendu vendredi 22 juin au siège de l’avionneur à Toulouse (Haute Garonne). Un premier accord entre Airbus et la compagnie aérienne Thai Airways International (THAI) a été annoncé. D'autres, comprenant l’achat d’un satellite d’observation Theos-II pour un montant de 185 millions d’euros, devraient faire suite, selon Libération. Une annonce officielle pourrait être réalisée lors de la visite du premier ministre thaïlandais à l’Elysée, lundi 25 juin.
L'accord rendu public le 22 juin entre Airbus et THAI porte sur la création d'une co-entreprise pour exploiter un centre de maintenance, réparation et entretien (MRO) aéronautique basé sur l'aéroport international de U-Tapao, près de Bangkok. "Le MRO sera l'un de plus modernes et des plus grands de la régions Asie-Pacifique", précise un communiqué d'Airbus. Il sera doté "des dernières technologies numériques pour analyser les données de maintenance des avions, ainsi que de technologies avancées d'inspection, comprenant l'utilisation de drones pour contrôler les cellules des appareils", précise le groupe. Enfin le complexe comprendra également un centre de formation à la maintenance.
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Concernant les satellites, la Thaïlande avait déjà fait, en 2008, l’acquisition d’un premier astronef Theos-II pour surveiller ses exploitations agricoles, ses réserves d’eau et l’érosion du littoral.
Un signe de dégel des relations économiques
Depuis mai 2014, l’Europe a rompu tout contact avec la Thaïlande sur la négociation d’un accord de libre échange suite à un coup d’état. Ce dernier avait abouti à l’instauration d’un régime militaire au pouvoir. Les annonces de partenariats avec Airbus pourraient être le signe du dégel des relations économiques entre l'Union européenne et la Thaïlande.
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La Thaïlande n'est pas tirée d'affaire
Pour les industriels européens, le pays représente cependant un important potentiel économique. La Thaïlande est la deuxième économie d’Asie du Sud-Est et la 26e mondiale derrière la Belgique. En 2018, son PIB, de 467 milliards de dollars, a progressé de 8% sur un an, estime le FMI.
Par ailleurs, le gouvernement local a lancé en 2016 le plan “Thaïlande 4.0”. Doté de 1,5 milliards de baths (39,5 millions d'euros) sur cinq ans, il prévoit de lourds investissements dans les infrastructures de transports, la modernisation de l’industrie et le tourisme. La France est le deuxième exportateur européen vers la Thaïlande après l’Allemagne et avant l’Angleterre.
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