Le casque de réalité mixte XR-3 de Varjo fait dans le détail : la preuve par l'essai
Le nouveau casque de réalité mixte conçu par le finlandais Varjo brille par la précision et la netteté de ses images. Il paraît suffisamment armé pour convaincre les designers industriels.
Place à l'essai. L’entreprise finlandaise Varjo avait annoncé en décembre 2020 le lancement d'un nouveau casque de réalité mixte, le XR-3, visant des usages industriels - simulation, revue de design et formation. Industrie & Technologies a pu l'essayer par l’intermédiaire de l’intégrateur Immersion, à la Maison Raiselab, à Paris, le 23 juin. Les applications ciblées sont la simulation, la formation et la revue de design.
Le XR-3 reprend les principes de son prédécesseur, le XR-1, qui, quasi photoréaliste, avait fait sensation il y a deux ans et avait été adressé aux développeurs pour qu'ils explorent son potentiel. En particulier le procédé « video see through ». Deux caméras de 12 millions de pixels chacune captent l’environnement et l’image résultante est ensuite reproduite sur l’écran interne du casque. Ainsi, les modèles 3D virtuels s’incrustent avec précision dans cette image numérique répliquant la réalité.
Champ de vision horizontal étendu à 115°
Une caméra stéréoscopique et un lidar sont quant à eux utilisés pour mesurer la profondeur jusqu’à cinq mètres. Le suivi de la position de l’utilisateur est possible avec un système de capteurs à la Steam VR.
Le suivi oculaire sert au rendu fovéal : afin d’alléger le traitement graphique de la station de travail reliée au casque, seule la zone de l’image visée par les yeux bénéficie du maximum de détails. Et du détail, le XR-3 n’en manque pas : les écrans LCD périphériques, un pour chaque œil, bénéficient d’une définition de 2880x2720 pixels, soit 30 pixels par degré.
@Immersion
Les écrans centraux uOLED, un pour chaque œil également, offrent une définition de 1920x1920 pixels, ce qui correspond à une densité de 70 pixels par degré pour la zone de mise au point. Si l’on se réfère au XR-1, déjà probant, le gain qualitatif est significatif, en particulier sur la périphérie de l’image. Ces quatre écrans au total forment un champ de vision horizontal étendu à 115°. Leur fréquence de rafraîchissement s’élève à 90 Hz, afin de gommer la cinétose, ou mal des transports.
Chaque détail devient discernable
A l’usage, la précision et la netteté de l’image se révèlent impressionnantes. Quand on manipule un casque 3D grâce au suivi des mains, on apprécie les textures imitant la matière et les reflets simulés par « ray tracing» . Le PC était bien sûr équipé d’une puissante carte graphique Geforce RTX3090 de Nvidia. La latence, sensible pour un casque de type « video pass through », serait inférieure à 20 millisecondes et n’a pas gâché notre expérience.
Le poste de pilotage d’un avion, avec sa quantité astronomique de commandes, de cadrans et de signaux, apparaît dans ses moindres détails, jusqu’au plan de vol où chaque information est lisible. D’après Alexis Azoulai, commercial chez Immersion, un constructeur automobile français a déjà intégré le XR-3 dans son process pour vérifier les jours entre deux pièces : « Les designers font désormais ce travail en 3D, sans recourir à un coûteux prototype. »
Mieux encore, le XR-3, pesant moins d’un kilo, est plus léger que le XR-1… et surtout moins cher : 5500 euros HT en version offline (sans connexion au serveur de Varjo), sans compter les frais de licence, contre plus de 10000 euros autrefois. Une baisse de prix qui suggère que cette technologie pourrait se démocratiser rapidement. Pour rappel, la start-up française Lynx Mixed Reality met au point un casque à moins de 2000 euros.
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