L'industrie risque de manquer de pommes
Les producteurs et les transformateurs le confirment : la chute de la production 2017 de pommes se fait aujourd’hui sentir. Le déficit pourrait perdurer jusqu’à la fin de l’année.
Mis à jour
26 avril 2018
Les amateurs de compotes de pommes vont-ils devoir renoncer à leur péché mignon ? Le risque n’est pas à exclure, d’après les professionnels de la filière. "Compte tenu des gels du printemps, la production de pommes est fortement déficitaire, avec la plus faible récolte des dix dernières années. La perte de récolte est accentuée sur des variétés de longue conservation, comme Golden, Idared ou Jonagold", indique le directeur de l’Association nationale pommes-poires, Josselin Saint-Raymond.
A l’échelle européenne, la récolte de pommes s’est établie en 2017 à 9 millions de tonnes (Mt) en baisse de 25% par rapport à la moyenne des trois dernières années. La Pologne, premier producteur de l’Union européenne, a figuré parmi les pays les plus touchés (-25% pour une production à près de 4 Mt ces trois dernières années), tout comme l’Italie (-20% pour une production moyenne de 2,2 Mt ces trois dernières années) et l’Allemagne (-46% pour une production en moyenne à 1 Mt). Avec une récolte en baisse de 8%, la France (1,4 Mt de pommes) a limité les dégâts.
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Indice de prix de production de l'industrie française pour le marché français − CPF 10.12 − Filet d'escalope de poulet standard UVCI
Base 100 en 2015
"Les stocks sont au plus bas depuis 2011, en baisse de 35% si l’on compare les données du 1er mars 2017 au 1er mars 2018, sachant qu’il reste plus de la moitié de l’année à couvrir", alerte Delphine Delage, déléguée générale de la Fédération des industries d’aliments conservés, en charge des fruits. En France, les besoins des transformateurs de pommes en compote sont estimés en moyenne à 220 Kt par an en moyenne. Si l'on ajoute les autres usages (jus et préparations prêtes à l’emploi de quatrième gamme), ils grimpent à 260 Kt par an.
Des pommes de calibre inférieur disponibles dans la grande distribution
"Aujourd’hui, il y a une compétition pour accéder aux pommes, avec un risque de pénurie qu’on ne peut pas exclure", observe Josselin Saint-Raymond. "L’export des pommes françaises vers les marchés du frais des pays européens déficitaires a été très dynamique, au détriment de l’industrie, qui souffre d’avoir accès à moins de volumes disponibles, avec des prix orientés à la hausse)", précise Delphine Delage.
Des pommes de catégorie II - des calibres généralement destinés à l’industrie, à l’aspect visuel plus dégradé - ont notamment été dirigées vers le marché du frais, la grande distribution souhaitant conserver sa compétitivité tarifaire quitte à dégrader l’agréage. La question du respect des contrats est aujourd’hui posée. "Nous incitons nos adhérents à orienter leurs pommes de catégorie II vers l’industrie, plutôt que de les jeter si elles ne sont pas commercialisables en frais", lance Josselin Saint-Raymond.
Sur les quantités contractualisées à l’année, l’enjeu est d’assurer la livraison des volumes au prix des contrats sur l’ensemble des mois restants. Sur les autres volumes, d’après le Réseau des nouvelles des marchés, les cours à l’expédition ont subi des hausses de 40% par rapport à la moyenne quinquennale. Ainsi, en Centre-Val de Loire, "en raison d’un disponible inférieur aux années antérieures, les cours progressent sur les lots de qualité et sur les variétés sollicitées. En petits calibres pour toutes les variétés, le disponible est très limité", commente l’organisme rattaché à France AgriMer. Le déséquilibre offre-demande pourrait, selon les professionnels, ne pas être résorbé avant le mois de novembre, date de récolte de la célèbre Pink Lady.
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