EDF presse le gouvernement d’entrer «dans le vif du sujet» sur les futurs réacteurs nucléaires
Après l’annonce par Emmanuel Macron de son intention de relancer la construction de réacteurs nucléaires sur le territoire, EDF attend désormais des précisions du gouvernement. L’énergéticien français propose la construction de six nouveaux réacteurs de type EPR, pour un coût estimé à 50 milliards d’euros.
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Mis à jour
04 janvier 2022
De la parole aux actes. Après plusieurs mois de tergiversations, Emmanuel Macron a finalement opté pour la relance du nucléaire en France. EDF attend désormais que cette annonce se concrétise en matière de programmation industrielle et de financement. Le gouvernement n’a pour l’heure pas précisé ni le nombre ni le type d'unités envisagées. «Nous espérons que le gouvernement va rentrer un peu plus dans le vif du sujet», a déclaré mardi 4 janvier le PDG du groupe, Jean-Bernard Lévy, lors d'une rencontre organisée par l'Association des journalistes économiques et financiers (Ajef).
«J'espère que le gouvernement va passer d'une phase de déclaration de principe à une phase de lancement des actions concrètes. Je pense que c'est un sujet qui est urgent», a-t-il ajouté.
EDF propose la construction de six nouveaux réacteurs de type EPR en France sur trois sites, un projet que le groupe évalue autour de 50 milliards d'euros en tenant compte d'une intervention de l'Etat - selon des modalités qui restent à préciser - permettant d'améliorer les conditions de financement des projets.
Vers un financement public massif
«Si, comme c'est le cas aujourd'hui, je fais un financement du nucléaire avec des taux dont la prime de risque est très minime parce que l'Etat est intervenu massivement - et c'est comme ça que ça se passe dans tous les pays du monde -, le prix du revient du nucléaire est très compétitif», a souligné Jean-Bernard Lévy. Qui a précisé qu’il «n'est évidemment pas question que [les nouvelles centrales] soient financées selon des mécanismes privés, ça n'est le cas nulle part dans le monde et ça ne fait pas partie des solutions qu'on étudie avec l'administration de l'Etat.»
Jean-Bernard Lévy a également jugé que le classement par l'Union européenne de certains projets nucléaires dans la catégorie des investissements «verts» devrait se traduire par une plus grande «profondeur» des financements disponibles et par une baisse de leurs coûts. «Je ne sais évidemment pas le quantifier [mais] je pense que, qualitativement, il y aura une grosse différence.»
Après que le gouvernement a suspendu en juillet ses projets de nouvelle régulation du nucléaire français et de réforme d'EDF, censés donner à l'entreprise les moyens d'investir, le PDG a en outre estimé que la construction de nouveaux réacteurs et la volonté de stabiliser les prix de l'électricité entraîneraient nécessairement «un réexamen des principes d'organisation et de fonctionnement du groupe».
Avec Reuters (Benjamin Mallet, édité par Blandine Hénault)
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