«Avec la guerre en Ukraine, la stratégie dans les pays émergents va devoir être repensée» dans l'automobile, selon Bernard Jullien
La guerre en Ukraine ébranle une fois de plus le secteur automobile. Très présent en Russie, Renault a annoncé le 3 mars l’arrêt temporaire de plusieurs usines de sa filiale Avtovaz. Expert du secteur automobile et maître de conférences à l’Université de Bordeaux, Bernard Jullien analyse l’impact sur la stratégie internationale de Renault et sur le reste de la filière.
L'Usine Nouvelle. - Renault fait partie des industriels français les plus présents en Russie. Que risque le constructeur automobile avec le conflit en Ukraine ?
Bernard Jullien. - Sur le plan de la structure des profits, la Russie est importante. C’est aussi un dossier très important d’un point de vue stratégique dans la mutation que Renault est en train de vivre. Ce signal russe est très mauvais et pourrait conduire Luca de Meo [le directeur général de Renault, ndlr] à vouloir arrêter d’investir sur ce qu'il a volontiers présenté comme des planches pourries : les pays émergents. Sur ces marchés, deux grosses incertitudes persistent : la fluctuation considérable des volumes vendus et l’instabilité du taux de change.
Pourquoi la Russie est-elle si importante pour la stratégie du groupe ?
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