EDF ferme la centrale nucléaire écossaise Hunterston B après 46 ans d'activité
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07 janvier 2022
EDF a déclaré que fermait comme prévu, vendredi 7 janvier, la centrale nucléaire écossaise de Hunterston B, en service depuis 46 ans. Si Hunterston B devait initialement rester en activité jusqu’en 2023, des fissures repérées en 2018 dans les briques du dernier réacteur en activité ont eu raison de ce calendrier. La crainte que ces fissures, à la suite d'un séisme potentiel, puissent empêcher la fermeture du réacteur en cas d’urgence, ont conduit EDF à annoncer en avril 2020 la fermeture de la centrale. Son combustible sera déchargé pendant les trois prochaines années, puis la centrale sera placée sous la responsabilité de l’Autorité de démantèlement nucléaire.
Hors Hunterston B, 14 réacteurs répartis sont huit sites sont encore en activité au Royaume-Uni. Mais la moitié de ce parc va être mise à l'arrêt d’ici à 2025, car arrivant en fin de cycle. A elle seule, Hunterston B fournissait 1 GW des 7,9 GW de capacité nucléaire du Royaume-Uni et pouvait alimenter en énergie 1,7 million de foyers. Alors que la capacité nucléaire du Royaume-Uni atteignait 13 GW entre 1995 et 1999 - un quart des besoins du pays - celle-ci devrait tomber à 3,6 GW après 2025, c’est-à-dire « 6% du pic de consommation prévu pour cet hiver », estime le journal britannique The Guardian.
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Le gouvernement britannique pour le nucléaire, l’Ecosse contre
A court terme, l’Ecosse se tournera vraisemblablement vers les énergies fossiles ou les importations d’énergie pour pallier la fermeture de Hunterston B, « mais un appel d’offre est en cours pour augmenter considérablement la capacité éolienne offshore de l’Ecosse », souligne la BBC. A plus long terme, l’objectif britannique de neutralité carbone à horizon 2050 oblige le pays, très dépendant du gaz, à miser davantage sur les renouvelables comme sur le nucléaire.
EDF, via sa filiale britannique et en partenariat avec le groupe chinois CGN (China General Nuclear power), a lancé le premier projet de nouvelle centrale nucléaire en Grande-Bretagne en plus de deux décennies. Hinkley Point C (Angleterre), dont le coût est estimé entre 24,8 milliards et 26 milliards d'euros, devrait entrer en service en 2026, après des difficultés de financement et des retards liés à la crise sanitaire. Les orientations budgétaires du Royaume-Uni, dévoilées en octobre dernier, prévoient également 1,7 milliard de livres pour la construction de la centrale nucléaire Sizewell C (Angleterre), « le premier investissement direct de grande échelle pour un réacteur nucléaire depuis 1995 », relève The Guardian. En novembre 2020, le Premier ministre Boris Johnson avait déjà dévoilé un investissement de 525 millions de livres pour le développement de centrales nucléaires et de nouveaux réacteurs modulaires.
Grâce à cet investissement, la capacité de production nucléaire du pays pourrait atteindre 14,25 GW d’ici 2035 d’après l’Association britannique de l’industrie nucléaire, si le projet de centrale à Wylfa Newydd (Pays de Galles), actuellement dans les limbes, se concrétise. Edimbourg refuse pour sa part de faire le choix de l’atome : « Nous sommes très clairs sur notre opposition à la construction de nouvelles centrales nucléaires en Ecosse avec les technologies actuelles », a déclaré un porte-parole du gouvernement écossais, qui mise sur le renouvelable, l’hydrogène et le captage de carbone. Avec la fermeture de Hunterston B, l’Ecosse ne compte plus qu’une seule centrale nucléaire, non loin de Dunbar.
Avec Reuters (Reportage Susanna Twidale; version française Jean Terzian)
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