Sursis de deux mois pour Kem One

L'avenir de Kem One se jouera le 12 décembre. C'est la date désormais fixée par le tribunal de Commerce de Lyon pour statuer sur l'éventuelle reprise de l'ancien pôle chloro-vinylique d'Arkema.
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Trois offres ont été déposées le 19 septembre pour la reprise de Kem One SAS, la partie amont. Offres qui émanent des fonds d'investissement Sun European Partners et Opengate Capital, ainsi que de la CGT. Ces trois propositions comportent des conditions suspensives et portent sur l'ensemble du périmètre de Kem One, ce qui englobe aussi la partie en aval (Kem One Innovative Vinyls) qui n'est pas sous le coup de la procédure judiciaire. Après examen des trois offres, le tribunal a décidé, le 26 septembre, de prolonger la période d'observation. Techniquement pour six mois supplémentaires, car la législation ne permet pas de faire moins. Mais concrètement, cette période s'étend jusqu'au 12 décembre, lors de la prochaine audience du tribunal. Lequel devrait alors se prononcer définitivement sur les offres, afin d'examiner leur recevabilité et de faire un éventuel choix. Si toutefois celles-ci sont toujours sur la table.

« Poursuite des discussions avec les créanciers »Réclamée par l'administrateur judiciaire, cette prolongation de plus de deux mois a été rendue possible essentiellement grâce à un niveau d'activité jugé supérieur aux prévisions qui avaient été établies pour cette période d'observation. Un porte-parole de Kem One indique que « l'ensemble des salariés a vraiment œuvré pour assurer l'activité », et que la confiance des clients n'a pas failli. Assurant même que Kem One SAS ne devrait pas souffrir pour son financement d'ici au 12 décembre. Si les syndicats confirment le professionnalisme des salariés et la bonne tenue de l'activité, ils ne cachent pas que le personnel reste à cran, et estiment qu'il faudra absolument trouver une solution dès début décembre à la trésorerie.

Les deux mois supplémentaires alloués doivent être mis à profit par les trois repreneurs déclarés pour poursuivre leurs discussions avec les créanciers de Kem One. Et permettre éventuellement de lever les conditions suspensives. Au premier rang desquelles le problème de la dette, évaluée à un peu plus de 200 millions d'euros aujourd'hui selon des sources syndicales. Les trois projets de reprise réclament un effacement de la dette des plus grands créanciers, à savoir Arkema, Total, EDF et l'État, qui représenterait un total de 140 à 160 M€. Les deux fonds d'investissements proposeraient aux petits fournisseurs de régler la dette restante de 90 M€ soit via un paiement en cash de 30 % du montant, soit par un étalement de la créance sur une période de 7 à 10 ans. En l'état, les offres de Sun European Partners et d'Opengate Capital comprennent aussi des suppressions de postes estimées entre 120 et 140 postes, soit environ 10 % des effectifs de Kem One SAS. La garantie d'obtenir l'acquisition de Kem One Innovative Vinyls en cas de reprise, demandée par les trois candidats ne devrait pas, elle, être un écueil. L'actionnaire majoritaire actuel, le groupe Klesch, a réaffirmé au tribunal via un représentant légal que les activités aval seraient bien cédées pour 1 € au repreneur.

Le projet de la CGT, lui, ne prévoit pas de plan social. Mais la création d'un consortium qui réunirait actionnaires et collectivités publiques, avec une minorité de blocage de l'État, ne semble pas encore assurée. Si les représentants des régions Provence-Alpes-Côte-d'Azur et Rhône-Alpes, ainsi que le ministère du Redressement productif suivent de près le dossier et s'activent pour assurer l'avenir de Kem One, aucun engagement ferme dans le projet de la CGT ne serait encore acquis.

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