Sculpteo parfait les finitions de l'impression 3D
Sculpteo a développé un procédé qui donne un aspect brillant et lisse aux pièces imprimées par frittage laser. La jeune entreprise basée à Villejuif (Val-de-Marne) confirme sa volonté de développer son offre de services autour de la fabrication additive.
Un petit boîtier en plastique blanc est posé sur une table, devant Clément Moreau, le co-fondateur de Sculpteo. Rien d'extraordinaire à première vue, si ce n'est que le plastique est bien poli. Il est lisse et brillant. "C'est la première fois que l'on obtient un tel rendu pour une pièce fabriquée par frittage laser. Les gens ne pourront plus dire: 'mais qu'est-ce que c'est que cette matière?' ", assure le jeune patron. Il fait référence à l'aspect rugueux et peu esthétique des pièces en plastique obtenues par fabrication additive à base de poudre.
Des pièces jolies et fonctionnelles
Sculpteo imprime quelques milliers de pièces par jour pour de petits industriels comme le spécialiste des objets connectés Withings. Elle est basée à Villejuif (Val-de-Marne) et à Oakland, près de San Francisco, et emploie 50 salariés.
La jeune pousse a mis au point, durant deux ans, un procédé de finition dont on saura seulement qu'il est à la fois "physique" et "chimique". Elle souhaite garder secrète sa technique brevetée, baptisée "Lissage embellisseur" et disponible depuis mai. "L'idée est de fabriquer des pièces en plastique fonctionnelles les plus jolies possibles pour qu'elles aient une utilité finale", explique Clément Moreau. Il cite en exemple l'un de ses clients, le fabricant ElectricMood qui, pour ses trottinettes électriques, a besoin de pièces brillantes. "Plus de 50% des commandes que nous recevons sont pour des pièces qui ont une utilité réelle", estime le co-fondateur.
Développer "les à-côtés de l'impression 3D"
Il faut compter entre trois et cinq jours de temps de fabrication supplémentaires pour obtenir le "Lissage embellisseur". Une telle finition peut être obtenue avec la stéréolithographie ou des imprimantes Polyjet. Mais ces technologies, contrairement au frittage laser, ne permettent pas de fabriquer des pièces fonctionnelles.
La nouvelle finition que propose Sculpteo illustre sa stratégie : "Développer tous les à-côtés de l'impression 3D". "C'est là que nous avons une carte à jouer", affirme Clément Moreau. L'entreprise créée en 2009 s'est tout d'abord distinguée grâce à son service de commandes en ligne qui se veut accessible à tous. Depuis, elle développe régulièrement de nouveaux services, qu'ils soient en amont, nouvelle version du logiciel ou matériaux, ou en aval comme les finitions. Les derniers en date : un plastique souple dévoilé au CES de Las Vegas en janvier, et un service d'impression "Express" lancé en avril. Pour des pièces en polymère blanc, le client peut obtenir sa commande sous 48 heures. Et être remboursé si ce n'est pas le cas.
En plus de ces services autour de l'impression 3D, Sculpteo n'exclut pas de se lancer dans l'usinage pour compléter son offre de fabrication numérique. Pour l'heure, la jeune entreprise a d'autres projets en tête. Elle s'apprête à recourir à une seconde levée de fonds, et prévoit d'embaucher entre 10 et 20 personnes supplémentaires d'ici à fin 2016.
Marine Protais
Sculpteo parfait les finitions de l'impression 3D
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