Après deux années difficiles, le français Sanofi a renoué avec la croissance de son chiffre d'affaires en 2014. Alors que ses concurrents ont multiplié les transactions, le numéro quatre mondial de la pharmacie joue la carte de la prudence.
Enfin ! Même s’il n’est pas destiné à rester le dirigeant de Sanofi - car, c’est officiel, un nouveau directeur général sera nommé d’ici le 31 mars - Serge Weinberg, son président et patron par intérim, peut se réjouir.
En 2014, le premier groupe pharmaceutique français a renoué avec la croissance de son chiffre d'affaires, plombé ces dernières années par l’expiration des brevets de ses médicaments phares les années précédentes. Réalisées à 92% à l’étranger, ses ventes ont progressé de 2,5% (4,9% à taux de change constants), atteignant 33,8 milliards d'euros. Tandis que le résultat net consolidé remontait de 18,1% à 4,4 milliards d'euros.
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Performance économique modérée pour 2015
Le retour à la croissance est le fruit de la stratégie de diversification menée par Chris Viehbacher, le directeur général évincé en octobre dernier, qui permet à Sanofi d’être présent dans les vaccins, le diabète, la santé animale, les biomédicaments, la santé grand public... Mais aussi une reprise de "la machine innovation", selon Serge Weinberg. Le groupe a investi 4,8 milliards d’euros dans la R&D en 2014, en hausse de 1,1%, en renforçant en particulier ses partenariats extérieurs et prises de participation dans des biotechs comme Regeneron et Alnylam."Aucun plan particulier" de réorganisation en France
Après avoir annoncé l’an dernier la cession de ses sites industriel de Quetigny et de R&D de Toulouse, Serge Weinberg assure n’avoir "aucun plan particulier" de réorganisation des activités de Sanofi en France. Mais précise qu’il "n'a pas pris d'engagement" sur une stabilité des effectifs en France, afin de "ménager les capacités d'évolutions ultérieures"... Ses produits matures - que Chris Viehbacher avait envisagé un temps de céder - fabriqués notamment dans plusieurs usines de l’Hexagone, représentent une "importante activité pour nous, extrêmement rentable, certes avec une érosion légère mais maîtrisable", insiste le patron par intérim.
De quoi rassurer sur l’avenir. 2015 sera ainsi marquée par de nombreux lancements de produits pour Sanofi, dont plusieurs seront en partie fabriqués en France (voir notre interview du nouveau patron France, Philippe Luscan). Ou à Francfort comme Toujeo, nouveau produit dans le diabète destiné à compenser l’expiration du brevet de son produit phare, l’insuline phare (qui représentait encore 6,3 milliards d’euros de ventes en 2014), cause de nombreuses difficultés l’an dernier aux Etats-Unis pour Sanofi.
Une situation qui pourrait encore, avec les frais de ses nouveaux lancements, pénaliser en 2015 le "bénéfice net par action des activités" de Sanofi, son indicateur de performance économique, qu’il prévoit stable ou en légère progression (à taux de change constants), contre 7,3% de hausse en 2014.
Des taux de croissance plus faibles chez les concurrents
Alors que ses concurrents ont multiplié les transactions en 2014, le numéro quatre mondial de la pharmacie maintient la carte de la prudence. Pas question d’acheter à tout prix des actifs devenus rares et chers. "Nous avons des positions de leader dans chacun de nos secteurs d’activités, insiste Jérôme Contamine, le directeur financier de Sanofi. Nous sommes à la fois vigilants, regardons des dossiers, mais ne changeons pas notre discipline financière."
D’autant que le français a globalement bien passé l'année par rapport aux autres laboratoires. 2014 a été particulièrement agitée pour le numéro un mondial, le suisse Novartis, qui s’est débarrassé de ses activités de santé animale, vaccins et médicaments sans ordonnance pour se renforcer dans la pharmacie, l’ophtalmologie et sa filiale de médicaments génériques et biosimilaires Sandoz.
Résultat, pour le suisse : un bénéfice net en hausse de 12% à 8,9 milliards d’euros environ, pour un chiffre d'affaires en légère hausse de 1% à 50,7 milliards d’euros. Chez le numéro deux, l’américain Pfizer, bénéfice net et ventes ont chuté respectivement de 58% à 8 milliards d’euros, et de 3,8% à 43,4 milliards d’euros. Au sein de son énorme portefeuille de traitements vendus sous ordonnance, concurrencés pour beaucoup par des génériques, l’érosion du chiffre d'affaires devrait se poursuivre cette année. Quant au numéro trois, le suisse Roche, qui combine activités pharmaceutiques et de diagnostic, son bénéfice net a baissé de 16% à 9,2 milliards d'euros, plombé entre autres par les coûts de restructuration de la dette (ce qui devrait générer des économies sur le long terme, selon lui), malgré une légère progression de 1% du chiffre d'affaires à 45 milliards d’euros environ.
La stratégie à contre-courant du français a payé en 2014.
Gaëlle Fleitour
Gaëlle est rédactrice en chef web de L'Usine Nouvelle. Entre 2011 et 2018, elle a suivi les industriels de la pharmacie, des dispositifs médicaux, de la cosmétique et de la chimie, puis ceux de l'agroalimentaire et de l'agrochimie pour le magazine et le site. Formée aux Echos, au Monde, à La Croix et à Ouest-France, elle travaillait précédemment au sein du magazine Option Finance et pour l’Expansion. Elle est titulaire d’un master professionnel de journalisme de l’Institut Français de Presse et diplômée de Sciences-Po Rennes (section économie-finances).
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