[Rachat d'Altran] Le bras de fer se durcit entre le fonds activiste Elliott et Capgemini
[ACTUALISÉ] Elliott continue de défier Capgemini. Mercredi 27 novembre, le fonds activiste américain a répété que l'offre de rachat sur Altran était insuffisante. Il a également critiqué des défaillances dans la gouvernance de l'entreprise de conseil en ingénierie.
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\ 13h36
Mis à jour 28 Nov. 2019
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28 novembre 2019
Elliott n'en démord pas. L'offre de rachat de Capgemini sur Altran est insuffisante selon le fonds activiste américain, plus connu pour sa prise de participation dans le groupe Pernod Ricard. La proposition de Capgemini "ne reflète ni la juste valeur intrinsèque de la société ni une prime de contrôle appropriée", a réaffirmé Elliott mercredi 27 novembre.
Annoncé en juin, l'offre de rachat de Capgemini s'élève à 5 milliards d'euros, une proposition a été saluée par les investisseurs de l'entreprise de conseil en ingénierie. Entré en juillet dans le capital d'Altran, Elliott a critiqué de son côté une sous-évaluation d'Altran. Le PDG de Capgemini, Paul Hermelin, s'est défendu lundi 25 novembre : l'offre ne changera pas.
Eliott riposte au PDG de Capgemini
Elliott a donc riposté deux jours jours plus tard. Le fonds invite les actionnaires d'Altran à "examiner tous les faits avant de décider de se rallier à un processus déficient et d’accepter un prix insuffisant en échange de leurs titres".
"Avec cette offre, il est demandé aux actionnaires d’Altran d'abandonner toute participation à la création de valeur significative qui résulterait du rapprochement proposé", ajoute le fonds Elliott, qui reconnaît en revanche "le caractère hautement générateur de synergies et structurant d’un rapprochement avec Capgemini".
Quel objectif de prix pour Elliott ?
Le fonds dirigé par Paul Singer a porté à un peu plus de 10% sa position dans Altran via des contrats d'échange sur actions ("equity swaps").
Elliott n'a pas rendu public un objectif de prix mais le fonds considère qu'à près de 20 euros par action, la transaction créerait encore de la valeur pour Capgemini, selon une source au fait du dossier. Rien n'empêche le fonds d'accroître sa position dans Altran, a-t-on dit de même source.
Le PDG de Capgemini, Paul Hermelin, a toutefois réitéré sa position mercredi 27 novembre dans une émission du site internet Boursorama. a réitéré cette position mercredi dans une émission du site internet Boursorama. Le dirigeant s'est dit confiant dans la capacité de Capgemini à convaincre au moins 50,1% des actionnaires d'Altran d'apporter leurs titres à l'offre.
Elliott critique la gouvernance d'Altran
Outre le prix, Elliott critique également la façon dont le processus a été conduit, pointant ce qu'il considère comme des défaillances dans la gouvernance d'Altran. Il évoque notamment l'existence d'un accord entre le PDG d'Altran Dominique Cerutti et le fonds Apax Partners, prévoyant une rémunération au profit du dirigeant en fonction de la valorisation de l'investissement d'Apax au moment de sa sortie du capital. Apax Partners a cédé en juin le solde de sa participation dans Altran à Capgemini au prix de 14 euros par action.
Une porte-parole d'Altran a déclaré que le groupe avait suivi toutes les lois et régulations pendant toute la procédure de l'offre, qui a reçu le feu vert de l'AMF. En début d'après-midi, mercredi 27 novembre, l'action d'Altran évoluait en hausse de 0,18% à 14,06 euros.
Avec Reuters (Bertrand Boucey et Henri-Pierre André)