Quand Stratasys promet d'imprimer des milliers de pièces en continu
Stratasys, numéro 1 mondial de l’impression 3D, a présenté lors du salon Rapid + TCT de Pittsburgh (Pennsylvanie) une structure composée de neuf imprimantes qui fabriquent des pièces en simultanée et en continu sans intervention humaine ou presque.
Le principal défaut de l’impression 3D reste sa lenteur, due en partie à un manque d’automatisation de la technologie. Quand une pièce ou une petite série de pièces est finie, il faut vider la machine, avant de lancer une nouvelle impression. Stratasys entend remédier à ce problème. Le géant israélo-américain de la fabrication additive a présenté un système automatisé capable d’imprimer des pièces en continu au salon Rapid + TCT, qui se tient à Pittsburgh (Pennsylvanie) du 8 au 11 mai.
Ce démonstrateur baptisé "Continuous build 3D" trône sur son stand. Il s’apparente à un bloc rectangulaire composé de neuf cellules, neuf petites imprimantes 3D. Toutes fabriquent des pièces différentes en simultanée. Une fois qu’une pièce est finie, elle est éjectée dans un bac en plastique fixé devant la cellule. La cellule commence alors une nouvelle impression.
Les pièces, imprimées sur un film plastique, sont éjectées dans un bac une fois finies
Ce système de neuf cellules est capable de produire une cinquantaine de pièces (plus ou moins selon la taille) en une journée. Le tout sans aucune intervention humaine ou presque (seulement pour vider les bacs). "On pourrait facilement atteindre des productions de centaines, voire de milliers de pièces par jour, simplement en ajoutant des cellules", explique Scott Crump, fondateur et directeur de l’innovation de Stratasys.
Le logiciel décide de l'organisation
Les imprimantes 3D du Continuous build 3D fonctionnent avec la technologie FDM (par dépôt de fil en fusion) inventée par Stratasys il y a 20 ans. Elles s’apparentent au modèle Fortus, commercialisé par le fabricant depuis plusieurs années. La véritable innovation de ce système ne réside donc pas dans la techno d’impression mais dans le logiciel qui orchestre le système. Une solution connectée au cloud qui permet de programmer plusieurs impressions à la suite. Le logiciel décide à quelle cellule affecter chaque impression pour optimiser la production. "Si une des imprimantes tombe en panne, le logiciel réaffecte l’impression à une imprimante disponible", précise Scott Crump.
Tim Bohling, directeur marketing, Scott Crump, fondateur et directeur innovation, Roger Kelesoglu, directeur commercial
Ce concept de système automatisé d'impression 3D n’est pas totalement nouveau. Le fabricant lettonien Mass Portal commercialise depuis fin novembre 2016 un système similaire appelé Dynasty. La start-up de Brooklyn Voodoo Manufacturing a présentée une sorte de mini usine d’imprimantes 3D automatisée grâce à un bras robotisé en mars 2017, raconte le site 3D Printing industry. Stratasys espère se différencier grâce à la robustesse de sa technologie d’impression, largement éprouvée.
La technique du démonstrateur
Le "Continuous build 3D" de Stratasys n’est pour le moment qu’un prototype. Il est déjà testé chez quelques clients, comme l’école de design de Savannah, les imprimeurs 3D américains Fatomh et Intech Industries, mais pas encore commercialisé. "10 000 pièces ont déjà été fabriquées par des démonstrateurs", avance Scott Crump.
Il est possible d'ajouter autant de cellules qu'on le souhaite
Stratasys avait déjà présenté deux démonstrateurs dédiés à l’impression 3D pour la production il y a quelque mois. "L’Infinite build" qui fabrique des pièces de très grande taille et le "Robotic composite" pour les pièces en composite.
Aucune date de lancement commercial n’est fixée pour ces trois démonstrateurs. "Cela peut prendre 12, 18, 24 mois… L’idée, pour le moment, est d’avoir des retours de nos premiers clients et de faire évoluer les démonstrateurs selon leurs besoins. Il s'agit aussi d’avoir une idée de la taille des marchés que nous pouvons cibler", explique Eric Bredin, directeur marketing de la zone Europe, Moyen-Orient et Afrique.Les démonstrateurs sont aussi un bon moyen pour le fabricant d’accélérer l’adoption de la fabrication additive pour la production. "Lorsque les industriels sont confrontés à un démonstrateur, qui fonctionne déjà, ils sont amenés à se poser la question de l’usage qu’ils pourraient en avoir. Cela accélère leur veille sur la fabrication additive industrielle", pointe Eric Bredin.
Le Continuous Build 3D en vidéo :
Bientôt le métal ?
Stratasys est le spécialiste de l’impression 3D du polymère. Mais le géant israélo-américain s’intéresse désormais au métal. Il a annoncé lors du salon Rapid + TCT un partenariat avec le jeune fabricant Desktop Metal qui a présenté il y a quelques semaines sa première gamme d’imprimantes 3D métalliques. Cette alliance est pour le moment commerciale. Elle signifie que les revendeurs de Stratasys vendront aussi les machines de Desktop Metal qui seront commercialisées d’ici à début 2018. "Nos deux sociétés peuvent faire beaucoup de choses ensemble", estime Rich Garrity, président de Stratasys. Comme peut-être croiser leurs deux technologies ?
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