Quand les étudiants poussent les écoles d'ingénieurs et les entreprises à s'engager sur le climat
Face au dérèglement climatique, de nombreux jeunes ingénieurs ne se reconnaissent plus dans le projet des grandes entreprises. Certains les intègrent pour faire bouger les lignes, d’autres s’en détournent.
Total, déjà à la peine dans l’opinion publique, crée désormais des remous au sein des écoles d’ingénieurs. En juin 2019, la nomination du pétrolier comme parrain de la promotion 2022 de Télécom Paris a été vivement contestée par les étudiants, qui estimaient ce choix contraire à leurs convictions environnementales. "Une pétition a circulé sous l’impulsion d’élèves et d’enseignants, mais la direction nous a informés qu’il était trop tard pour revenir sur ce partenariat", confie une étudiante de seconde année. Pour éteindre l’incendie, l’école a rencontré les associations et le bureau des élèves. "Nous avons insisté sur l’importance d’aider nos partenaires à se transformer, de montrer que Total, ce n’est pas que du pétrole, mais aussi de la datascience et de l’intelligence artificielle", révèle Sylvain Lamblot, le directeur du développement et des partenariats de l’école, qui affirme que tout est rentré dans l’ordre.
Ce désaccord symbolise une inversion du rapport de force entre employeurs et ingénieurs. Aujourd’hui, s’ils ne se reconnaissent pas dans les valeurs d’une entreprise, ces derniers n’hésitent pas à la boycotter.
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