PSA et Pimkie, deux contextes très différents pour la nouvelle rupture conventionnelle collective
Direction et syndicats de PSA se sont retrouvés mardi 9 janvier au matin pour examiner le nouveau dispositif de départs volontaires que veut leur proposer leur groupe. Pimkie avait ouvert le bal dès lundi, en proposant à ses syndicats une rupture conventionnelle collective.
Mis à jour
09 janvier 2018
Qui de Pimkie ou PSA signera la première rupture conventionnelle collective ? Ce nouveau dispositif, mis en place par une des ordonnances Travail et opérationnel depuis le 1er janvier, permet de faire partir de l’entreprise des salariés, sur la base du volontariat et sans les contraintes - pour l’employeur - du plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) ou du plan de départs volontaires. Pas besoin de difficultés économiques pour procéder à ces licenciements, pas de reclassements à proposer, pas de restrictions à des recrutements aux mêmes postes dans les mois qui suivent. Mais l’accord doit être validé par l’administration du travail.
Ce mardi 9 janvier, direction et syndicats de PSA se sont retrouvés au pôle tertiaire de Poissy (Yvelines) pour examiner les propositions du groupe. Celui-ci leur a proposé de reconduire pour 2018 les principales mesures décidées les années précédentes dans le cadre du Dispositif d’adéquation des emplois et des compétences (DAEC). Parmi ces mesures, des départs volontaires, 1300 sous la forme, désormais, d'une rupture conventionnelle collective, et 900 congés seniors qui rencontrent un vif succès auprès des salariés.
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Evolution du coeur de métier du constructeur
"Je ne vois aucun problème à ce que l’on continue le DAEC et les départs volontaires des salariés proches de la retraite, déclarait la veille de la rencontre Christian Lafaye, délégué syndical central Force ouvrière, premier syndicat du groupe. En revanche, le contexte a changé par rapport à 2013, date du premier plan de sauvetage de l’entreprise." FO réclame 1700 embauches en CDI parmi les 8000 à 10000 intérimaires du groupe. PSA a promis, mardi matin, plus de 1300 recrutements en CDI, dont 400 en production, et au moins 2000 recrutements de jeunes en alternance. Départs volontaires et recrutements ne sont pas incompatibles, car ils ne concernent pas les mêmes métiers, les mêmes sites… "Le cœur de métier évolue, l’informatique a été sortie de PSA, qui a contrario se lance dans de nouveaux services comme les pièces détachées ou l’auto-partage", souligne Franck Don, délégué syndical central CFTC. Selon lui, "la conventionnelle collective est identique aux démarches du DAEC".
Sauf que les difficultés économiques ont disparu : PSA doit annoncer début mars des résultats exceptionnellement bons. "Face à la digitalisation, à la disparition du diesel, à l’arrivée des moteurs hybrides et de l’électrique, soit PSA se met en ordre de marche pour accompagner les évolutions, soit on recommence comme en 2013, avec des départs contraints." Traumatisés par cette année noire pour PSA, engagés dans une démarche de "co-construction" avec la direction, ces deux syndicats, tout comme la CFE-CGC, ne monteront pas au créneau. Pour le moment, seule la CGT se montre totalement opposée à ce plan de départs. Son secrétaire général Philippe Martinez a accusé PSA de vouloir "transformer les CDI en précaires".
Quels métiers?
La direction de PSA ne pourra pas totalement faire ce qu’elle veut. Les nouvelles ruptures conventionnelles collectives doivent être validées par un accord majoritaire. Jouable chez PSA, si la direction répond à certaines attentes des syndicats, sur les recrutements en CDI, mais aussi sur l’ouverture des départs volontaires à toutes les catégories de personnel. Or, selon un courrier envoyé au PDG du groupe par quatre députés LREM du Doubs et de Haute-Saône, où est implanté PSA, la direction n’envisage ce nouveau plan de départs que pour les métiers des ressources humaines, des études et des finances. La CFTC demande que le plan de départs ne soit pas fermé aux salariés occupant des métiers en tension, ceux que l’entreprise souhaite absolument garder.
C’est dans un tout autre contexte que direction et syndicats de Pimkie se sont retrouvés lundi 8 janvier. Le groupe de prêt-à-porter a perdu 45 millions d’euros en 2017 et souhaite se séparer, par rupture conventionnelle collective, de 208 salariés, a-t-il informé les représentants des salariés lors d’un comité central d’entreprise.
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