Protechnic : agir comme un acteur local à l’international

Grâce à sa culture d’entreprise, sa situation géographique et des valeurs fortes, Protechnic, fabricant de solutions de collage à sec, réussit à agir comme un acteur local directement à l’étranger.

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Protechnic : agir comme un acteur local à l’international

En circuit court par-delà les frontières. Protechnic est un fabricant de solutions de collage à sec et de thermocollants à base de chimie verte, qui traite des surfaces et décorations de films plastiques. Située à proximité des frontières suisses et allemandes, l’entreprise dirigée par Emmanuel Roll est résolument tournée vers l’international. Comme nous l’explique son dirigeant, Protechnic est déjà implantée dans plusieurs pays et entend poursuivre son développement, notamment grâce à son équipe polyglotte.

Sur votre site, vous mettez en avant les quinze langues parlées dans l’entreprise. Comment développer une telle culture d’entreprise et quels en sont les bénéfices ?

Nous réalisons 93 % de notre chiffre d’affaires à l’export, en revendant dans une cinquantaine de pays, hors période de Covid-19. Ici, nous recrutons des trilingues, nous aimons bien les profils atypiques et les gens qui viennent d’autres cultures. Certains parlent des dialectes très peu utilisés, mais ça nous plaît. Visiter un prospect et prononcer quelques mots dans sa langue crée tout de suite un lien plus fort.

Comment vous êtes-vous adapté à la crise sanitaire ?

Avec l’impossibilité de se déplacer, il ne fallait pas juste entretenir notre portefeuille client mais prospecter pour en avoir de nouveaux. Nous avons développé les solutions de visioconférence, sur lesquelles nous passons énormément de temps. Cela a permis de maintenir le contact avec le client et, donc, le chiffre d’affaires. Grâce à cela, nous avons pu mener des projets et développer un marché au Bangladesh, en y envoyant des machines et des caméras, et en pilotant le projet par caméras interposées.

Que vous apporte la proximité avec les frontières suisses et allemandes ?

Nous sommes beaucoup moins nombriliste. Cette situation géographique nous donne des opportunités de recrutement dans ces deux pays. Nous sommes aussi dépendants de la clientèle allemande et suisse car ce sont deux pays industrialisés. Pour utiliser nos produits, il faut un taux d’équipement de machines élevé, ce que certains pays n’ont pas. Ils préfèrent faire des choses qui polluent, car les coûts sont moindres, alors que la chimie verte est très peu énergivore.

Comment vous êtes-vous développé à l’international ?

Nous avons réussi à nous développer à l’international grâce à des rencontres sur des salons, de la prospection bien ciblée par secteur et également en nous déplaçant beaucoup avant la crise. Avec seulement un ordinateur, nous allions à l’étranger et tout le reste se faisait sur place. Nous avons une filiale en Chine avec une équipe sur place, et une base logistique aux États-Unis. Notre stratégie est d’exporter, et une fois que le marché est en place, de nous implanter et d’agir comme un acteur local, notamment en livrant vite et en proposant une assistance client. Deux jours avant le confinement, j’étais également en Inde pour ouvrir une filiale.

Quelles sont vos ambitions pour l’avenir de Protechnic ?

Avant tout, rester indépendant. Ensuite, comme nous avons eu une légère baisse du chiffre d’affaires de 4 % pendant la crise sanitaire, nous avons pour ambition de l’augmenter de 25 % en 2021 pour passer les 30 millions d’euros. Pour cela, on démarre un nouveau projet industriel, et on se lance dans le sanitaire à base de chimie exclusivement verte. Il y a un regain d’intérêt pour le circuit court, même dans l’industrie. Des entreprises européennes qui voulaient produire en Asie se rétractent pour cette raison. Enfin, depuis le début de l’année, seize personnes ont rejoint nos rangs et nous souhaitons continuer à embaucher.

Contenu proposé par Bpifrance

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