[Présidentielle 2022] Les principales mesures économiques du candidat LREM Emmanuel Macron

Après avoir longtemps attendu avant de se déclarer, Emmanuel Macron présente jeudi 17 mars son programme en vue de l'élection présidentielle. Dans son propos liminaire, le chef de l'Etat a indiqué qu’il n’aborderait pas tous les points dans cette conférence de presse et renvoyé, pour des sujets comme la biodiversité ou le logement, à de futures prises de parole.

« Nous avons des ressources pour embrasser ce monde », met en avant Emmanuel Macron, tout en considérant que « nous sommes à un moment de bascule où nous pouvons changer les choses ». Son projet est présenté comme « un optimisme de la volonté et une crédibilité liée aux cinq dernières années ». Ce projet repose sur plusieurs convictions du candidat : « Face aux grandes transitions, au retour du tragique, il nous faudra faire des choix pour notre nation et notre Europe. Nos temps sont marqués par le retour de la souveraineté populaire », considère Emmanuel Macron, qui plaide pour « une confiance dans le progrès technologique, scientifique et social ».

VOS INDICES

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131.2 +0.38

Décembre 2022

Indice mensuel du coût horaire du travail révisé - Salaires et charges - Tous salariés - Industrie manufacturière (NAF rév. 2 section C)

base 100 en décembre 2008

114.8 +1.68

Octobre 2022

Indice du coût du travail - Salaires et charges - Industrie (NAF rév. 2 sections B à E)

Base 100 en 2016

1.6 +220

Décembre 2021

Inflation en France - Indice des prix à la consommation - Ensemble des ménages

En %

Tous les indices

Défense européenne et réservistes

En matière de politique de défense, Emmanuel Macron défend « un réinvestissement dans le fonds de défense européen ». Le but est de gagner en « flexibilité et en adaptabilité de nos armées » face à de nouvelles formes de conflictualité. « Il faut remobiliser les différents leviers de l’engagement » a-t-il indiqué. Selon lui, face aux menaces, il faut que toute la société puisse se mobiliser. Emmanuel Macron a indiqué que le nombre de réservistes devrait être doublé.

Suppression de la CVAE

Dans le même temps, il propose d'investir massivement pour « l’indépendance agricole, industrielle et culturelle française ». Il évoque une loi d’orientation agricole pour aider à l’installation et la formation des jeunes exploitants agricoles. Le candidat annonce aussi vouloir intensifier le plan protéines et renforcer l’investissement pour produire plus. L'actuel chef de l'Etat considère qu'il faut revoir les engagements du plan européen From farm to fork. En matière d’indépendance productive, Emmanuel Macron dit vouloir supprimer la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE, 7 milliards d’euros), un élément clé de la compétitivité.

30 milliards d’euros dans les secteurs d’avenir

S'il est élu, Emmanuel Macron investira 30 milliards d’euros dans les secteurs d’avenir (bio-médicaments, semi-conducteurs, poursuite de la stratégie numérique, cloud quantique...). Pour nourrir l'indépendance énergétique, « beaucoup a été fait et énormément reste à faire », constate le candidat. En cas de nouveau mandat, la France portera l’idée d’une taxe carbone européenne. « J’assume d’avoir une volonté de planification (…) et de décliner ensuite par territoire », déclare-t-il. Emmanuel Macron veut réformer la formation des prix de l'énergie en Europe et lancer 50 parcs éoliens en mer. S'il est élu, un nouveau plan de construction de sites nucléaires sera lancé.

Pour réduire la consommation, Emmanuel Macron veut poursuivre l'effort de rénovation énergétique avec un nouvel objectif de 700 000 logements par an durant les cinq prochaines années. Il confirme sa volonté de mettre en place des mécanismes de leasing pour favoriser l'adoption des véhicules électriques.

Emmanuel Macron veut bâtir un metaverse européen, pour que les créateurs français et européens ne dépendent pas d’agrégateurs américains ou chinois, notamment pour protéger la législation du droit d’auteur.

Réforme du lycée professionnel et de l'assurance-chômage

Pour assumer la croissance potentielle de la France, le candidat de la République en marche veut « augmenter la quantité de travail de la nation pour financer ce modèle » et l’effort d'investissement de l’enseignement supérieur et de la recherche. En matière de compétences, « nous planifierons les besoins de la nation en les territorialisant », annonce Emmanuel Macron, et en adaptant l’offre de formation en conséquence. Emmanuel Macron veut mettre en oeuvre une réforme du lycée professionnel et proposer davantage de formations courtes et professionnalisantes à l’université. Un étudiant qui entre dans une filière doit connaître les débouchés qui s’offrent à lui à la sortie, estime le candidat.

Emmanuel Macron considère qu'il faut travailler plus. Deux leviers sont évoqués : le plein emploi et la réforme des retraites. Pour le plein emploi, il considère qu’il suffit de refaire ce qu’il a fait au cours des cinq dernières années, en poursuivant « les réformes du marché du travail ». Le candidat veut continuer à réformer l’assurance-chômage dans le sens suivant : être plus incitatif à reprendre un travail quand la conjoncture est bonne, mieux protéger si elle se détériore. Il compte aussi transformer Pôle emploi en "France Travail". Au-delà du changement de nom, il s’agit de créer une sorte de guichet unique pour que tous les efforts des uns et des autres aillent dans le même sens.

Emmanuel Macron veut réformer le RSA. « Il faut un revenu de subsistance et il faut mieux accompagner chacun et chacune », justifie-t-il. Pour cela, une obligation de 15 heures d’activité par semaine et un accompagnement seront prévus.

Recul progressif de l'âge de départ à la retraite

Dans une société qui vieillit, « il est normal que nous travaillions plus », insiste le candidat. Emmanuel Macron assume que la réforme qu’il propose aujourd'hui n’est pas la même que celle de 2017, car il « tire les conséquences de ce qui n’a pas été compris ». La réforme comprendra un recul de l’âge légal progressivement jusqu'à 65 ans - dont le rythme sera discuté en concertation avec les partenaires sociaux - pour prendre en compte les carrières longues, l'invalidité, la variété des métiers et des tâches. Un plan pour l’emploi des seniors est aussi prévu dans son programme, ainsi qu'une simplification des dispositifs de cumul emploi retraite. Il a également réitéré son intention de supprimer les régimes spéciaux pour les nouveaux entrants, pour aboutir à un système par répartition totalement universel, sans baisser le niveau des pensions ni rehausser les cotisations. « Il ne reste donc que la durée » pour équilibrer le système. Un texte de loi pourrait être soumis au Parlement dès la fin de l'été. « Je ne procèderai pas par ordonnances pour cette réforme », a précisé Emmanuel Macron.

Le deuxième titre de son programme vise à ce que les Français vivent de façon plus unie. « Il faut lutter contre les inégalités. Il faut plus encore se battre contre les inégalités à la racine », considère Emmanuel Macron, qui préfère cette solution à celle qui corrige a posteriori avec la fiscalité. L’égalité homme-femme continuera d'être une grande cause, notamment l’égalité professionnelle et salariale. Emmanuel Macron prévoit deux « énormes chantiers » sur lesquels il veut changer de méthode : l’école et la santé. Dans le premier cas, une large concertation sera lancée pour atteindre les objectifs qui seront fixés par le chef de l’Etat s'il est réélu.

Côté santé, Emmanuel Macron reconnaît que malgré le Ségur et les 19 milliards d'euros promis, la crise de sens à l’hôpital persiste. Là encore, le candidat propose une concentration avec toutes les parties prenantes. Il veut faire émerger des solutions bâties par les acteurs locaux, avec une possibilité d’avoir des solutions différentes selon les territoires.

Un compte épargne-temps portable

S'il est élu, la prime de pouvoir d’achat sera augmentée à 3 000 euros, voire à 6 000 euros pour les entreprises ayant un accord d’intéressement. Emmanuel Macron annonce une baisse des charges des indépendants pour un niveau de revenu équivalent au Smic. Le candidat veut réformer le compte épargne-temps pour qu’il soit portable d’une entreprise à une autre. Il préconise qu’il soit monétisable à différents moments de la vie du salarié. Pour cela, il veut un grand travail de négociation pour que le compte épargne-temps devienne universel. Il propose aussi un mécanisme de solidarité à la source.

Lors des questions de la presse, Emmanuel Macron a été invité à revenir sur son bilan en matière de transition écologique. Il se félicite de la baisse des émissions de gaz à effet de serre et considère que sa stratégie, basée notamment sur le nucléaire, permet de concilier souveraineté et réduction des émissions, sans être « hypocrite » puisque d’autres stratégies nécessiteraient selon lui d’importer de l’énergie carbonée pour faire face aux besoins de l’économie.

Emmanuel Macron chiffre son programme à 50 milliards d’euros par an d’ici à 2027 et envisage une baisse d'impôts de 15 milliards d'euros s'il est élu pour le prochain quinquennat, « moitié ménages, moitié entreprises ».

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