Pourquoi ne pense-t-on que maintenant à produire de l'acier par électrolyse ?
L'indispensable décarbonation de l'industrie sidérurgique conduira-t-elle au remplacement des hauts-fourneaux par des cuves d'électrolyse, semblables à celles utilisées dans l'aluminium? La réponse n'est pas si évidente...
Depuis deux siècles, il n’a jamais été sérieusement envisagé de produire massivement de l’acier primaire autrement qu’au moyen des hauts-fourneaux. La filière fonte y réduit le minerai de fer grâce au charbon, avant de convertir cette fonte en acier. Une production complétée par le recyclage de ferrailles dans la filière électrique. Résultat, l’industrie sidérurgique, bien que très performante, représente à elle seule plus de 5% des émissions de CO2 de la planète. Pourtant d’autres techniques auraient pu être développées, comme ce fut le cas pour la production d'aluminium primaire qui depuis les années 1900 utilise l’électrolyse pour réduire le minerai. Si l’électrolyse substitue l’électricité, via une anode, au charbon, elle émet néanmoins une certaine quantité de CO2, résultant de la combustion de l’anode. Cet inconvénient ramène les émissions de l’industrie de l’aluminium (1,8 tonne de CO2 par tonne produite pour Aluminium Dunkerque, avec de l'électricité nucléaire décarbonée) au même niveau que celles de l’acier (1,8 tonne de CO2 par tonne produite pour ArcelorMittal).
L’arrivée imminente de l’anode inerte
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