Pour se relancer, François Fillon revient à son programme
Devant les entrepreneurs de l'Electronic business group, le candidat de la droite a tenté mardi 31 janvier de relancer sa campagne. "On exagère la capacité de réaction de notre système", estime François Fillon, pour justifier son programme ambitieux de réformes.
Pris dans la tourmente du "Penelope gate", François Fillon a choisi de se placer en terrain conquis. Mardi soir, devant un parterre d’entrepreneurs du numérique réunis par l’Electronic business group, le candidat de la droite s’est indigné d’une "opération de calomnie très professionnelle". Depuis une semaine, sa campagne patine, éclipsée par les révélations sur les rémunérations de sa femme et de ses enfants et ses tentatives de défense maladroite. Pour se relancer, François Fillon entend donc revenir à ses propositions économiques. Et surtout livrer un discours de la méthode de ses réformes. "Si la France n’est pas la première économie européenne, c’est parce qu’on n’a pas été capable de donner de la liberté. On a voulu contraindre par des impôts et des normes", assure-t-il.
Réaffirmation d'une méthode
Pour réformer, François Fillon entend frapper vite et fort. C’est d’ailleurs sur ce point que se concentrent les critiques, y compris dans son propre camp. Entre le 1er juillet et le 30 septembre 2017, il veut prendre trois ordonnances sur la réforme du droit du travail, la fiscalité de l’investissement et l’apprentissage. A ceux qui mettent en doute sa capacité à passer en force, Le candidat de la droite se dit persuadé qu’on "exagère la capacité de réaction de notre système". Pour preuve selon lui, "la France n’a jamais été bloquée pendant les manifestations contre la loi El Khomri", affirme François Fillon qui s’amuse d’avoir "mis 2,5 millions de personnes dans les rues contre la réforme des retraites contre 150 000 personnes contre la loi Travail". "Si vous faites les réformes dès le début, vous avez des résultats et on change la psychologie du pays", plaide-t-il aussi, expliquant par "la peur du conflit social" et "l'impréparation" l'incapacité des précédents gouvernements à réformer.
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Dès juillet, le candidat entend ainsi réécrire le code du travail, ramené à un socle de 300 pages tandis que le reste serait renvoyé à la négociation en entreprise, y compris la fixation du temps de travail. Sur va volonté de ne pas fixer dans la loi une durée du travail, François Fillon assume son choix "pas seulement pour des raisons idéologiques et pour tordre le cou aux 35 heures mais parce que cela va relancer le dialogue social", même s’il reconnaît que la nécessité de fixer dans l’entreprise le temps de travail n’est "pas la plus simple " pour les chefs d’entreprises.
soudure ou fac d'histoire, un même financement de l'Etat
François Fillon espère aussi créer "un million d’emplois" grâce à l'instauration d’un nouveau statut de prestataire indépendant. Dès juillet également, il veut renforcer l’alternance en transférant sur cette priorité les crédits dédiés aux contrats aidés et en réorganisant les lycées professionnels. Son objectif est d’augmenter les aides aux entreprises employant des apprentis, estimant "qu’il n’est pas normal que la collectivité paye vos études si vous faites une fac d’histoire mais que l’entreprise paye si vous voulez devenir soudeur".
Dernière priorité des 100 jours s’il est élu : la réforme de la fiscalité de l’investissement. Le candidat de la droite sait sa proposition de supprimer l’ISF impopulaire. "Si on avait supprimé l’ISF, on aurait été critiqué pendant six mois. Au lieu de cela, on a en pris plein la figure pendant cinq ans avec le bouclier fiscal et il a été supprimé", reconnaît François Fillon, qui entend supprimer l’ISF dès juillet 2017 et veut créer un dispositif pour déduire de l’impôt sur le revenu les investissements dans les PME jusqu’à un million d’euros sur le modèle britannique. "J’ai besoin de vous", lance François Fillon aux chefs d’entreprises devant lui, "vous devez être des ambassadeurs". Un appel qui résonne dans cette étrange campagne aussi comme un aveu de fragilité.
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