Pour Pierre Moscovici le "printemps de l’économie européenne" ne doit pas relâcher la volonté réformatrice des Etats
Le commissaire européen Pierre Moscovici fait de la pédagogie auprès des parlements nationaux sur les recommandations de la Commission. Il estime que l’amélioration du climat économique en Europe ne doit pas amener à abandonner des réformes structurelles. Et pour la France, la liste est copieuse.
Pierre Moscovici, le commissaire européen aux affaires économiques et monétaires, est en tournée pour expliquer aux parlementaires européens les recommandations de la Commission dans le cadre de la coordination des politiques économiques (Semestre européen). L’ex-ministre des finances de François Hollande avance en marchant sur des œufs : "la logique n’est pas de punir, ni de sanctionner mais de dialoguer. La commission n’est pas le professeur et les Etats ne sont pas des élèves", a-t-il rappelé ce matin alors qu’il sortait d’une réunion avec les sénateurs à Paris.
Le "Mosco Tour" de la réforme
Reste que ce "Mosco Tour" est clé puisque les recommandations de la Commission, suite à l’évaluation des pays, doivent inspirer les réformes et l’élaboration du budget de l’an prochain prise par les parlements nationaux. Et éviter l'ouverture de procédures pour déficit excessif qu’ils soient budgétaires ou macro-économiques.
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Si le commissaire français se réjouit du climat bien meilleur de la conjoncture économique qui voit enfin sortir l’Union Européenne comme la zone euro de son marasme, il estime que les Etats ne doivent pas s’en contenter : "ce serait un contre-sens d’arrêter les réformes dans le rebond. Il faut au contraire profiter de cette période du cycle pour consolider l’acquis de croissance de nos économies". Et consolider, cela veut dire réformer. Pour ce qui concerne la France, si la Commission estime que la France a un plan de qualité et un cap qui va dans le bon sens, elle l’engage à intensifier ses efforts.
Pour la France, un programme de recommandations que le Medef signerait des deux mains
Ces efforts concernent la maîtrise des dépenses publiques, de l’Etat, des collectivités locales, ou sociales (en particulier les retraites) mais pas seulement. Car la commission ne se prononce pas seulement sur les logiques budgétaires. Elle estime ainsi que les efforts de baisse du coût du travail, découlant du CICE, doivent être soutenu par "une réforme, en accord avec les partenaires sociaux, du système de formation des salaires", en relation avec le niveau de productivité. Elle pousse aussi à lever les obstacles règlementaires à la croissance des entreprises comme les effets de seuils liés à la taille. A réduire les impôts sur la production en élargissant la base d’imposition sur la consommation. Et enfin à réformer le marché du travail pour faciliter l’embauche en CDI ou pour déroger à la durée légale de 35 heures en cas d’accord d’entreprises. Sans oublier une petite réforme de l’assurance chômage pour encourager le retour à l’emploi. Bref, un programme parfaitement "Medef compatible".
Anne-Sophie Bellaiche
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