Pour Bruno Le Maire "il n’y a pas de puissance européenne sans puissance technologique"
Le ministre de l’Economie publie le 4 avril un livre sur l’Europe et appelle celle-ci à devenir un "nouvel empire" pour éviter d’être dominée par la Chine et les Etats-Unis.
L’Europe doit devenir un "nouvel empire" si elle ne veut pas se retrouver dominée par la Chine et les Etats-Unis. C’est le message que veut défendre Bruno Le Maire, alors que la campagne pour les élections européennes débute. Le ministre de l’Economie publie le 4 avril un livre sur l’Europe, intitulé justement "Le nouvel empire, L'Europe au 21e siècle" (Gallimard). Celui-ci tient plus du manifeste que du programme précis de campagne.
Bruno Le Maire estime que " la faiblesse des décisions européennes produit des populismes". En face des nouvelles routes de la Soie chinoises et de la politique "America first" de Donald Trump, l’Europe "doit mettre un projet européen tout aussi simple et fort ", assure le ministre.Or, "le Brexit nous montre que ce le projet européen peut disparaître", souligne-t-il.
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Une adhésion sur des projets concrets
C’est surtout dans le domaine économique que cette Europe puissante doit se construire. "Il n’y a pas de souveraineté politique sans souveraineté technologique, exhorte Bruno Le Maire. Quand les données des entreprises européennes peuvent être récupérées par l’administration américaine dans le cadre du Cloud Act, quand vous ne maîtrisez pas les données traitées par intelligence artificielle en reconnaissance faciale, lorsque vos données médicales tombent dans les mains de pays étrangers, il n’y a plus de souveraineté".
Le ministre de l’Economie propose de renforcer le rôle de l’euro comme monnaie internationale et de parachever le marché unique des capitaux, afin de renforcer la puissance de frappe financière de l’Europe.
"Vous obtiendrez l’adhésion des Européens sur des projets", déclare encore Bruno Le Maire. Il estime que le projet d’Airbus des batteries, poussé par Paris, pourrait en faire partie. Alors que les batteries électriques devraient représenter de 30 à 50 % de la valeur des véhicules à l’avenir, L’Allemagne, mais aussi l’Espagne, la Suède et la Pologne réfléchissent avec la France à financer en commun un ou des consortiums de fabrication de batteries en Europe.
Des alliés à chercher à l'Est
Opposé à l’idée d’une Europe à plusieurs vitesses, le ministre de l’Economie appelle à une adaptation de la méthode pour convaincre. Car "le couple franco-allemand reste le fondement de toute décision, mais il n’est pas suffisant", note le ministre germanophone. Au-delà des alliés traditionnels de l’Europe du Sud, Paris doit tendre davantage la main aux pays d’Europe de l’Est et notamment à la Pologne, où l’euroscepticisme domine. "Beaucoup de gestes, de projets devront être faits", estime Bruno Le Maire, qui insiste sur l'histoire des peuples. L'heure n'est plus à l'affrontement entre progressisme et populisme.
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