Philippe Martinez veut mettre la semaine de 32 heures sur la table des négociations
Dans une interview au JDD, le nouveau secrétaire général de la CGT Philipe Martinez explique qu'il souhaite "discuter des 32 heures" lors du rendez-vous social prévu avec le gouvernement. Pour le leader syndical, il s'agirait d'une "vraie réforme allant dans le bon sens pour les salariés". Philippe Martinez est également revenu sur le recul du syndicat dans plusieurs grandes entreprises et sur la montée du FN, qui séduit de plus en plus d'ouvriers et d'employés.
Alors que des voix s'expriment régulièrement pour réclamer un assouplissement ou un abandon des 35 heures, le nouveau secrétaire général de la CGT veut aller plus loin dans la réduction du temps de travail. Dans un entretien accordé au JDD et publié ce dimanche 22 mars, Philippe Martinez explique la volonté du syndicat de "discuter des 32 heures" lors du rendez-vous social prévu avec le gouvernement en avril.
Alors que le chômage reste élevé en France, le leader syndical se montre ainsi partisan de la ligne du travailler moins pour travailler tous. Il évoque "une vraie réforme allant dans le bon sens pour les salariés" et tacle au passage le gouvernement : "Jusqu'ici, je ne perçois pas de différence évidente entre les positions de François Hollande, de Manuel Valls et celles du Medef".
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Désamour pour la CGT et montée du FN
Philippe Martinez est également revenu sur le récent recul de la CGT lors des élections professionnelles au sein de plusieurs grandes entreprises comme Orange, Air France, Renault et la SNCF. Il affirme que "les entreprises publiques évoluent dans le mauvais sens" et "copient la gestion du privé", ce qui crée "un choc pour les salariés". "Beaucoup croient qu'il n'est pas possible de faire autrement. Notre discours devient plus difficile à entendre. Nous avons une part de responsabilité", analyse-t-il.
Concernant la montée du Front National, notamment auprès des ouvriers et des employés, Philippe Martinez y voit un signe du "vrai malaise des salariés". Alors que l'extrême droite a notamment fait des travailleurs détachés l'un de ses sujets de campagne pour les élections départementales, le leader CGT prend le contrepied de l'argumentaire du FN : "Il y a potentiellement du travail pour tout le monde en France. Ce que je dis est moderne, mais c'est à contre-courant de ce qu'on entend en général".
Pour les militants CGT qui se présenteraient sous une étiquette FN, Philippe Martinez fait preuve de fermeté. "J'ai constaté deux cas, dans le Loiret et en Savoie. Ils ont été exclus de la CGT. Nous sommes intransigeants. Cette appartenance politique n'est pas compatible avec les valeurs du syndicat", indique-t-il.
Julien Bonnet
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