Non, à Marrakech Emmanuel Macron ne va pas ouvrir les vannes de l'immigration
Emmanuel Macron doit se rendre lundi 10 décembre à Marrakech pour signer le "Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières" de l’Organisation des Nations Unies. Il n’en fallait pas plus pour déchaîner des théories du complot extrémistes jouant sur la peur d’une immigration massive.
La rumeur circule depuis plusieurs jours. Emmanuel Macron serait en passe de signer, lundi 10 décembre, un accord international cédant la souveraineté de la France à l’Organisation des nations unies (ONU) en matière de migrations. Les théories du complot ont eu vite fait d’émerger sur la toile reprenant des idées d’extrême droite sur le thème d’un "grand remplacement" des populations européennes.
La réalité est toute autre. Le texte visé est le "Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières", qui a été approuvé par l’Assemblée générale de l’ONU le 13 juillet dernier. Il a pour objet de renforcer la coopération internationale pour éviter les crises migratoires. La signature par les chefs d’Etat est prévue le 10 décembre, lors de la Conférence de haut niveau à Marrakech, à laquelle Emmanuel Macron doit se rendre.
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Pas de force contraignante
Ce texte ne prévoit pas de droits supplémentaires, mais l’encadrement de droits existants pour les migrants et les Etats, et le partage de bonnes pratiques. Il n’a pas de force contraignante pour les Etats, même si un suivi sera assuré. Le pacte liste 23 objectifs à atteindre, qui concernent toute la filière de l’immigration. Ils consistent aussi bien à travailler en amont sur les "facteurs négatifs et les problèmes structurels qui poussent des personnes à quitter leur pays d’origine", qu’à faire en sorte d’améliorer les filières licites d’immigration et sécuriser les procédures. Il prévoit aussi de renforcer la coopération entre Etats contre les réseaux clandestins et le trafic de personnes. Enfin le pacte préconise également l’amélioration de l’intégration des migrants légaux dans les pays d’accueil.
Le Pacte mondial ne consiste en aucun cas à abdiquer une partie de la souveraineté nationale à l’ONU. Le texte dit précisément l’inverse, dès son préambule : "Le présent Pacte mondial établit un cadre de coopération juridiquement non contraignant, (…). Il favorise la coopération internationale en matière de migration entre tous les acteurs compétents, sachant qu’aucun État ne peut gérer seul la question des migrations, et respecte la souveraineté des États et les obligations que leur fait le droit international."
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