Medef et CPME ont réussi à préserver leur poids dans la représentativité patronale
Le poids respectif du Medef, de la CPME et de l’U2P a pour la première fois été précisément mesuré. Les deux principales organisations se sont suffisamment battues pour avoir réussi à trouver le compromis qui les arrangeait.
Tout ça pour ça ! Les claquements de portes du Medef et de la CGPME, devenue CPME, ont accouché de ce que souhaitaient ces deux organisations patronales : un statu quo. La mesure du poids des trois organisations patronales, effectuée pour la première fois par la direction générale du travail (DGT), conforte le Medef dans sa position de première organisation patronale et la CPME dans celle de deuxième. L’Union des entreprises de proximité (U2P), née de la fusion de l’UPA (artisans) et de l’UNAPL (professions libérales), ne réussit pas à gagner du poids et reste troisième.
Medef et CGPME s’étaient longuement combattues, durant l’année 2015, pour faire évoluer les règles de cette pesée. La CGPME, consciente de ne pas disposer des moyens du Medef, s’était finalement résolue à ce que le décompte utilise essentiellement le nombre de salariés et non celui des entreprises adhérentes. L’accord entre les deux organisations avait été repris dans la loi El Khomri, suscitant la colère de l’UPA d’alors, grande perdante.
VOS INDICES
source
0.765792 -35.08
Décembre 2022
Salaire ouvriers - Ensemble DE à RU
% sur dernier mois du trimestre précédent
114.8 +1.68
Octobre 2022
Indice du coût du travail - Salaires et charges - Industrie (NAF rév. 2 sections B à E)
Base 100 en 2016
129.6 +0.23
Septembre 2022
Indice mensuel du coût horaire du travail révisé - Salaires et charges - Tous salariés - Industrie manufacturière (NAF rév. 2 section C)
base 100 en décembre 2008
Le Medef en position de signer seul les accords nationaux
Le décompte effectué par la DGT, validé par des commissaires aux comptes, recense donc à la fois le nombre d’entreprises adhérant à chacune des organisations patronales, et le nombre de salariés que celles-ci représentent. Le Medef compte 123 387 entreprises adhérentes, employant 70,7 % des salariés des entreprises adhérant à une organisation patronale. La CPME possède plus d’adhérents (144 939), mais ils n’emploient au total que 25 % des salariés. C’est l’U2P, logiquement, qui accueille le plus d’entreprises (150 605), mais elles ne pèsent que 4,2% des salariés.
En fonction de l’enjeu, le poids des salariés compte plus ou moins. Un subtil équilibre qui permet aux organisations patronales de ne rien perdre de leurs positions d’avant… C’est le poids des salariés, uniquement, qui est pris en compte pour la signature d’accords nationaux interprofessionnels. Représentant 70% d’entre eux, le Medef est donc en situation de signer seul ces accords, les deux autres organisations étant trop faibles pour s’y opposer. A l’inverse, CPME et U2P ne pourront pas signer un accord sans le Medef. Le rapport de force est inchangé, mais il s’appuie désormais sur un décompte précis, qui sera juridiquement validé par arrêtés.
Autre conséquence de cette mesure de la représentativité : elle définit la part des crédits du Fonds paritaire national qui revient à chaque organisation. La clé de répartition décidée tient compte pour moitié du nombre d’entreprises adhérentes, pour moitié du nombre de salariés. Le Medef récoltera 53,5 % des fonds, la CPME 29%, l’U2P 17,5 %.
Même poids qu'avant dans les organismes paritaires
C’est encore une autre règle qui s’applique pour répartir les sièges au sein des organismes paritaires ! Le nombre de salariés compte pour 70 %, celui des entreprises adhérentes pour 30 %. Résultats des courses : le Medef obtiendra 58% des sièges, la CPME 28 %, l’U2P 14 %. Où l’on retrouve les traditionnels 60 %, 30 %, 10 % d’avant…
Cette "pesée" permettra, pour la première fois, de répartir entre organisations patronales les places de conseillers prud'homaux représentant les employeurs et celles des représentants patronaux dans les futures commissions paritaires régionales interprofessionnelles. Reste également à connaître le poids des syndicats patronaux dans les branches. Où d’autres organisations, professionnelles, vont s’inviter et réduire le gâteau.
Les adhérents des organisations patronales emploient 75 % des salariés français
Le nombre d’adhérents décompté par la direction du travail n’a pas grand-chose à voir avec ce qu’annonçaient jusqu’ici les syndicats patronaux : 750 000 adhérents au Medef, entre 400 000 et 500 000 à la CPME, 2,3 millions à l’UPA… En réalité la DGT a comptabilisé 420 000 entreprises adhérentes pour les trois syndicats. C'est finalement peu sur un total de 3,4 millions d’entreprises. Mais en termes de salariés, la représentativité des organisations patronales fait mieux : leurs adhérents « pèsent » 12 millions de salariés, sur les 16 millions que compte la France. Au final les organisations patronales pèsent sur le destin de 75 % des salariés mais de 12 % des entreprises.
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