"Les technos amplifient les divisions", confie le directeur du Digital culture lab de l’Ucla
Humaniste dans l’âme, le directeur du Digital culture lab de l’Université de Californie à Los Angeles, Ramesh Srinivasan, était invité par l'USI. Il s’y est inquiété du poids des géants de la tech. Pour L'Usine Nouvelle, il esquisse des solutions, alors que la France vient d'adopter la taxe Gafa.
Propos recueillis par Christophe Bys et Jean-Kléber Lauret Photos Pascal Guittet
\ 10h00
Mis à jour 18 Juil. 2019
Mis à jour
18 juillet 2019
Invité par l'USI, Ramesh Srinivasan a répondu aux questions de L'Usine Nouvelle.
L'Usine Nouvelle - Pourquoi estimez-vous qu’internet n’est pas devenu ce que nous espérions ?
Ramesh Srinivasan - Internet est un réseau décentralisé. Les débuts d’internet à l’Ucla – l’Université de Californie à Los Angeles – où j’enseigne ont été placés sous le signe de l’ouverture. Son succès, et plus spécifiquement la possibilité donnée à tous de publier et de partager des informations, a créé un accroissement exponentiel de celles-ci. Face à cette surabondance, il devient très difficile à un cerveau humain de mener plusieurs tâches simultanément. Des entreprises de technologies ont alors construit des plates-formes remarquables où nous allons pour nous socialiser et chercher de l’information. Mais quand le nombre d’informations explose, il faut – et c’est une tendance naturelle – l’organiser et la classifier afin de la retrouver plus aisément. Mais ces intermédiaires n’étant pas des entités publiques, ils ne s’intéressent qu’à eux seuls – et je ne leur reproche pas, c’est leur intérêt – et à leur valorisation qui repose en grande partie sur leur profit. Comme toutes les entreprises dépendant des fonds d’investissement et des financiers de Wall Street, leur obsession est de croître le plus possible.
Faut-il démanteler les géants du net ?
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