Les syndicats favorables au port du masque obligatoire en entreprise... à condition qu'il soit gratuit
Lors d'une réunion le 18 août, le gouvernement a annoncé au patronat et aux syndicats sa volonté de rendre obligatoire dès la rentrée le port du masque en entreprise, et de prolonger la pratique du télétravail. Petit panorama des différentes réactions.
Patronat et syndicats ont été invités par le ministère du Travail mardi 18 août pour discuter de l'évolution des règles sanitaires en entreprise, en cette période de potentiel retour de l'épidémie de Covid-19. Au programme, le rappel des mesures barrières déjà instaurées ainsi que la préconisation du télétravail lorsqu'il est possible. Surtout, le gouvernement souhaite rendre obligatoire, dès la rentrée, le port du masque dans les espaces de travail non clos, comme les salles de réunions, les open-space ou simplement les couloirs.
Prudence patronale
Attention à ne pas mettre en place des "mesures générales trop coercitives", avertit le Medef. Interrogé le même jour par France Info, le président délégué du syndicat patronal estime qu'il ne faudra pas laisser penser "que la pandémie est revenue plein pot, ce qui n'est pas le cas pour l'instant". Selon lui, il n'est pas non plus nécessaire d'envoyer "un contre signal en signifiant que notre pays va se mettre à l'arrêt parce que ce serait fatal, notamment sur le plan de l'emploi."
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Dans un communiqué, la CPME insiste sur le fait que "les règles applicables doivent être claires, simples et préciser de manière explicite et sans ambiguïté, les indispensables dérogations tenant compte de la réalité et de la diversité des situations professionnelles". Les efforts "déjà consentis par les entreprises" devront également être pris en compte, pour "leur laisser le temps de s’adapter avant la rentrée de septembre", ajoute-t-elle.
Plus enthousiaste, la CPME Paris Île-de-France s'est dite favorable au port obligatoire du masque en entreprise. Il s'agirait d'une "mesure claire qui permet de concilier la santé au travail pour tous - collaborateurs, clients, fournisseurs - et la continuité de l’activité économique", estime dans un communiqué son président Bernard Cohen-Hadad. La section francilienne est accueille aussi très positivement l'encouragement du télétravail dans les "zones de circulation active du virus", comme l'Île-de-France.
Des masques gratuits pour la CFDT et la CFTC
De son côté, la CFDT demande "la prise en charge des masques par l’employeur, et un encadrement du télétravail" pour "un retour au travail dans le respect de la santé des travailleurs". Les CSE de chaque entreprise devraient être réunis pour "adapter l’organisation du travail face au risque sanitaire", indique sur Twitter son secrétaire général Laurent Berger.
Pour un retour au travail dans le respect de la santé des travailleurs la CFDT demande la prise en charge des masques par l’employeur, un encadrement du télétravail. Dans chaque entreprise le CSE doit être réuni afin d’adapter l’organisation du travail face au risque sanitaire.
— Laurent Berger (@CfdtBerger) August 18, 2020
Même son de cloche chez la CFTC, qui souhaite que l'achat des masques soit à la charge des employeurs. Le syndicat suggère également l'instauration d'un accord national interprofessionnel déclinable dans les entreprises en ce qui concerne le télétravail.
Si le télétravail reste une solution alternative, ses conditions doivent être renégociées en integrant un volet spécial crise.
— Syndicat CFTC (@SyndicatCFTC) August 18, 2020
Sur le sujet, la CFTC plaide toujours pour un ANI (règles nationales communes ) déclinable dans les entreprises.
Des mesures insuffisantes pour la CGT
"L’obligation du port du masque, tant dans les lieux de travail que les espaces publics, doit rimer avec gratuité", indique dans un communiqué la CGT, qui exige aussi "la tenue d'une négociation interprofessionnelle" sur le sujet du télétravail. Au delà de ces deux points, insuffisants selon le syndicat pour protéger les salariés, "les questions de temps, conditions et organisation du travail sont aussi à prendre en compte".
Le masque obligatoire ne doit pas servir d'alibi à la protection des sal... https://t.co/6ZtZVksWbe via @YouTube
— La CGT (@lacgtcommunique) August 18, 2020
Ainsi, les mesures de prévention et de protection devraient être déclinées dans "toutes les branches et toutes les entreprises, même celles qui ne disposent pas d’instances représentatives du personnel. Les Commissions Paritaires Régionales pour les entreprises de moins de 10 salariés pourraient également jouer un rôle accru, en matière de prévention et protection", continue le syndicat. Celui-ci somme aussi le gouvernement de doter les services de santé et de prévention du travail de plus de moyens, et de rétablir les comités d'hygiène et de sécurité qui "disposaient d’une véritable expertise et d’un pouvoir d’intervention fort utile aux salarié.e.s, dans cette période de crise sanitaire". La CGT appelle d'ailleurs à une journée de grèves et de manifestations le 17 septembre.
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