«Les salariés ont une envie de collectif qui ne passe plus exclusivement par la voie syndicale», observe Guy Groux, sociologue au Cevipof
Pour Guy Groux, sociologue au Cevipof, auteur avec Martial Foucault de «L’Etat et le dialogue social» (Presses de Sciences Po, 2023), les salariés sont très demandeurs d'une prise en compte de leurs points de vue dans l'entreprise. Méfiants vis-à-vis des syndicats, ils s'organisent de plus en plus en collectifs pour y parvenir de façon directe et autonome.
L'Usine Nouvelle. - Dans votre livre, vous faites une différence entre le dialogue social et la négociation collective. Pourquoi ?
Guy Groux. - La négociation collective a été l’élément central des rapports entre employeurs et salariés à partir des années 1950 et jusqu’au début des années 2000. C’est autour d’elle que tout tournait. Peu à peu, à cause de la mondialisation et des mutations de l’entreprise, ce dialogue institutionnel, très cadré par le droit et qui implique des institutions représentatives, s’est accompagné d’un dialogue plus informel. Le dialogue social intègre à la fois la négociation collective et ces échanges moins cadrés. Nous le définissons comme l’ensemble des rapports qui existent entre employeurs et syndicats, voire salariés. Composite, il intègre l’information, la concertation, les questions immédiates d’organisation du travail ou d’évolution stratégique, mais aussi les réunions informelles entre agents de maîtrise et salariés. Il permet aux entreprises d’avoir des dispositifs divers, qu’elles utilisent en fonction du moment.
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