Les recrutements de cadres pourraient exploser les compteurs en 2017
Avec des embauches 2016 plus élevées que prévu et des entreprises plus optimistes que jamais pour 2017, les recrutements de cadres devraient retrouver leur niveau d’avant-crise, voire le dépasser.
En 2016, 204 000 cadres ont été recrutés en France, alors que l’Association pour l’emploi des cadres (Apec) en avait prévu entre 180 000 et 200 000. La hausse est de 12% par rapport à 2015. Elle s’est traduite par 45 300 créations nettes d’emplois (+57% par rapport à 2015, encore loin des 98 400 créations de 2000).
"Le marché est très porteur, ce qui n’est pas nouveau, mais la tendance s’accélère", se réjouit Jean-Marie Marx, directeur général de l’Apec. En effet, en 2017, entre 208 000 et 225 000 recrutements de cadres sont attendus, en hausse de 2 à 10%. Si les 225 000 sont atteints, ce sera un record !
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L’Apec est d’autant plus optimiste que tous les indicateurs de confiance sont au vert : 10% des entreprises prévoient d’augmenter leurs effectifs cadres, contre 8% l’an dernier, 5% durant les années de crise ; 57% envisagent de recruter un cadre dans le trimestre qui vient, 3 points de plus que l’an dernier. Seules incertitudes : les conséquences du Brexit et les résultats des élections en France et en Allemagne.
Investissement et transformation numérique
Les recrutements 2016 ont surtout été portés par la reprise des investissements (+2,8%), qui devrait se poursuivre en 2017 (+2,3% prévus). "En période de conjoncture favorable, le premier moteur des recrutements des cadres, c’est l’investissement, le deuxième, la croissance, et bien après, les départs à la retraite", analyse Pierre Lamblin, directeur des études de l’Apec. En période de crise, ce sont surtout les départs à la retraite qui portent les recrutements de cadres.
Selon l’association, le marché du travail est favorable notamment en raison de la poursuite de la tertiarisation de l’économie, qui touche tous les secteurs, y compris l’industrie. Mais la transformation numérique des entreprises est primordiale pour expliquer ce dynamisme. "Les entreprises trouvent enfin sur le marché des jeunes diplômés dotés des compétences dont elles ont besoin, qui sont notamment liées aux investissements qu’elles viennent de réaliser", analyse Jean-Marie Marx. Les robots ont donc créé de l’emploi ! Chez les cadres en tout cas.
L'industrie en tête
C’est d’ailleurs l’industrie, engagée dans sa digitalisation, qui a connu la plus forte hausse des recrutements de cadres en 2016 : +14%, contre + 13% dans les services. Les perspectives pour 2017 sont moins flamboyantes, mais restent intéressantes : + 9% dans le meilleur des cas. Car le mouvement de transformation numérique n’est pas terminé. Ce sont surtout la mécanique-métallurgie et l’automobile/aéronautique/autres transports qui recruteront.
Les services (+11% envisagés pour 2017, 71% des recrutements cadres) sont d’ailleurs largement tirés par les recrutements des activités informatiques et télécommunications, l’ingénierie-R&D, les activités juridiques, comptables et de conseil. Beaucoup de ces entreprises travaillent pour l’industrie.
Amélioration pour les jeunes diplômés, voire les seniors
Ces prévisions de recrutements risquent de se traduire par des tensions dans certains bassins d’emploi et pour certaines fonctions. Du coup, les entreprises vont se reporter vers les profils un peu différents de ceux qu’elles cherchaient, ouvrant des opportunités aux jeunes diplômés sans expérience, voire aux seniors, selon les secteurs – l’industrie recrute volontiers des experts en production industrielle alors que l’informatique boude les informaticiens âgés. "La situation des jeunes diplômés va s’améliorer", pronostique l’Apec.
En dépit d’un faible taux de chômage des cadres (4%), l’Association pour l’emploi des cadres reste attentive. "Le marché se porte bien, mais des profils nouveaux sont demandés, conclut Jean-Marie Marx. Très peu de métiers se créent, ce sont surtout les anciens qui se transforment, sous l’impact du numérique, des transitions énergétiques, de la R&D, des questions juridiques liées par exemple aux brevets. Les métiers de management évoluent et les cadres doivent se repositionner. D’où l’importance de la formation des demandeurs d’emploi, y compris quand ils sont qualifiés."
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