Les patrons d’ETI pessimistes pour l’économie française mais pas pour eux
L’étude de GE Capital et HEC révèle une ambiance morose parmi les dirigeants d’ETI et de grosses PME. Si la moitié d’entre eux prévoit une croissance de leur chiffre d’affaires, ils restent pessimistes pour l’économie française. Et tournent plutôt leur regard vers l’export.
Les dirigeants d’ETI françaises demeurent pessimistes. Selon l’étude annuelle de GE Capital, avec HEC Entrepreneurs, les grosses PME et les entreprises de taille intermédiaire voient peu de débouchés dans l’économie française. Elles ne sont que 13 % à prévoir une augmentation du marché français, tandis que 42 % d’entre elles s’attendent à une baisse.
Sur leur propre activité, elles se révèlent plus optimistes. Plus d’une sur deux s’attend à une augmentation de son chiffre d’affaires sur les douze prochains mois (l’enquête a été réalisée en avril 2014), alors qu’elles n’étaient que 35 % lors de l’étude 2013 à prévoir une augmentation de leur activité.
VOS INDICES
source
7.4058 +0.43
21 Mars 2023
Yuan chinois (CNY) - quotidien
¥ CNY/€
0.88033 +0.54
21 Mars 2023
Livre sterling (GBP) - quotidien
£ GBP/€
129.6 +0.23
Septembre 2022
Indice mensuel du coût horaire du travail révisé - Salaires et charges - Tous salariés - Industrie manufacturière (NAF rév. 2 section C)
base 100 en décembre 2008
Un pessimisme que Thierry Willième, le PDG de GE Capital France, tient à nuancer. "Les chefs d’entreprises étaient déjà pessimistes en 2012 pour l’année 2013, souligne-t-il. Or ils ont fait une croissance plus importante que celles qu’ils attendaient." Les plus petites entreprises de l’échantillon n’envisageaient ainsi qu’une augmentation d’1,5 % de leur activité en 2013 ; elles ont en fait réalisé +3,4 % de croissance.
Peu de perspectives d’embauche
Cette trop grande prudence des chefs d’entreprises a des incidences directes sur l’emploi. En France, alors que 51 % des entreprises prévoient d’augmenter leur chiffre d’affaires, seules 27 % des grosses PME et des ETI prévoient d’embaucher, et 20 % de diminuer leurs effectifs. Selon l’enquête, cela se traduirait par un solde net de seulement 30 000 emplois supplémentaires.
Un chiffre bien faible par rapport aux voisins européens. Au Royaume-Uni, avec une prévision de croissance du chiffre d’affaires quatre fois supérieure à la France, les entreprises comptent embaucher dix fois plus de main d’œuvre, soit environ 325 000 emplois.
"Les chefs d’entreprises français sont en fait contrariés par le contexte économique français, analyse Alain Bloch, professeur à HEC et directeur du master HEC Entrepreneurs. Même s’ils sont très pessimistes sur les prévisions d’embauche, ils mettent dans le top 10 de leurs priorités la nécessité d’attirer de nouveaux talents !"
Car ces chefs d’entreprise ne manquent pas de projet. Avec un regard tourné avant tout vers l’international. Ainsi, 49 % des grosses PME et ETI prévoient d’augmenter leur chiffre d’affaires à l’export d’ici 2015. Au global, les Français comptent sur une augmentation de leur activité internationale de 4,9 %.
Arnaud Dumas
Les patrons d’ETI pessimistes pour l’économie française mais pas pour eux
Tous les champs sont obligatoires
0Commentaire
Réagir