"Les makers bricolent les institutions", selon trois sociologues spécialistes des fablabs
Trois sociologues, Isabelle Berrebi-Hoffmann, Marie-Christine Bureau et Michel Lallementu, observent le monde des fablabs depuis presque dix ans. Dans leur livre « Makers », publié au Seuil, ils montrent leur impact sur le monde du travail.
L'Usine Nouvelle - Comment expliquer la profusion des makerspaces, en particulier en France ?
Isabelle Berrebi-Hoffmann - Nous avons enquêté sur les makerspaces et leur essor en Europe et aux États-Unis depuis 2010. En 2013, l’appel de Fleur Pellerin [alors ministre déléguée chargée des PME, de l’innovation et de l’économie numérique, ndlr], a posé les fablabs sur l’agenda politique national. Seuls la Chine, la France, le Japon et les États-Unis ont développé des politiques publiques sur les fablabs comme des relais de la quatrième révolution industrielle. Si l’on regarde la construction du mouvement, les Français sont très présents. On dénombre plusieurs centaines de makerspaces dans l’Hexagone. Dans quasiment chaque grande ville et dans nombre de villes moyennes, il y a un fablab. Ce qui n’est pas le cas d’autres pays.
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