Les investissements étrangers en France dynamisés par le retour des anglo-saxons
Selon Business France, le nombre d’investissements étrangers est en hausse de 8% en 2014 grâce à l'Allemagne, l'Italie et le Royaume-Uni. Les Américains font également un retour remarqué en France malgré un contexte général de "french bashing".
Chaque année l’ex Agence française pour les investissements internationaux, devenue depuis Business France, insiste sur la mauvaise réputation de la France dans les pays anglo-saxons. Juste avant de se féliciter des très bons résultats obtenus malgré cette difficulté insurmontable. Cette année n’a pas dérogée à la règle. "Ce qu’on ressent sur le terrain est paradoxal. Des pays où l'on a l’impression qu’il y a une mauvaise image comme les Etats-Unis ou le Royaume-Uni, qui pratiquent le 'french bashing', augmentent tout de même leurs investissements. Les investisseurs ont une vision plus positive que l’ambiance générale ne le laisserait penser" détaille Muriel Pénicaud, directrice générale de Business France.
Top 10 des secteurs d’activité qui créent le plus d’emplois grâce aux investissements étrangers
1 - Logiciels et prestations informatiques (2 847 emplois créés).
2 - Constructeurs automobiles et équipementiers (1 981 emplois créés).
3 - Conseil, ingénierie et services aux entreprises (1 926 emplois créés).
4 - Matériels aéronautiques, navals et ferroviaires (1 762 emplois créés).
5 - Agroalimentaire (1 727 emplois créés).
6 - Textile, textile industriel, habillement et accessoires (1 454 emplois créés).
7 - Commerce et distribution (1 405 emplois créés).
8 - Equipements électriques, électroniques, informatiques (1 272 emplois créés).
9 - Ameublement et équipement du foyer (1 054 emplois créés).
10 - Energie, recyclage, autres services concédés (1 025 emplois créés).
Les chiffres publiées par Business France lundi 16 mars sur l’investissement étranger en France lui donnent plutôt raison. Le nombre de projets issus des Etats-Unis et du Royaume-Uni a bondi cette année (une augmentation respective de 34% et 219%). En 2013, les projets venus des Etats-Unis avaient baissé de 21%. L'américain Industrial Scientific Corporaion, spécialiste des détecteurs portables de gaz, a par exemple créé dans son bureau français, basé à Arras (Nord-Pas-de-Calais) 31 postes. L’Allemagne et l’Italie suivent le mouvement (+33% et 39%). L’Italien Barilla, recrutera ainsi sur son site de production de Valenciennes (Nord-Pas-de-Calais) 25 personnes sur 3 ans.
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Même si la reprise de la croissance n’est pas étrangère à ces chiffres très positifs, les signaux sont encourageants. La hausse est là et elle est d’autant plus forte que Business France a cette année modifié son indicateur pour inclure les fusions-acquisitions et les prises de participation majoritaire à sa mesure traditionnelle des investissements créateurs d’emploi (création, extension de site, reprise d’entreprises en difficulté...).
Plus de projets mais moins d’emplois
Pourtant le tableau d’ensemble n’est pas rose. Le nombre d’emplois créés grâce à ces 740 projets à périmètre constant (1014 avec le nouveau mode de calcul) est le plus faible de la dernière décennie. 25 478 emplois auront été maintenus ou créés par ces investissements étrangers au cours de l’année (-14% par rapport à 2013). La moyenne sur dix ans se situe à 30 629.
La directrice générale de Business France explique cette diminution par une évolution de sa stratégie. "Il y a une baisse du nombre d’emplois cette année car il y a un changement dans la nature des projets. Nous connaissons toujours autant de projets de production (30% du total). Mais cette année, nous avons souhaité développer la R&D et l’ingeniérie ainsi que l’établissement de quartiers généraux de grands groupes. Ces domaines n’amènent pas du tout les mêmes volumes d’activité. Ce sont des emplois à haute valeur ajoutée qui, à terme, généreront d’autres emplois indirects." Le nombre de quartiers généraux, souvent Europe et parfois Monde, d’entreprises étrangères qui se sont installés en France a été de 16 l’année dernière (contre 5 en 2013).
Concernant les secteurs d’activité dont bénéficient ces investissements, celui des logiciels et les prestations informatiques arrive en tête du nombre d’emplois créés (2847) suivi par les matériels aéronautiques, navals et ferroviaires (1762) et l’Agroalimentaire (1 727). Rien d’étonnant pour la directrice générale de Business France qui considère que "les secteurs qui attirent le plus sont ceux où le mix innovation-production est le meilleur".
Pour 2015, Muriel Pénicaud entend axer sa stratégie sur "la possibilité pour les investisseurs étrangers de voir la France comme un hub entre l’Europe et surtout l’Afrique". Avant d’ajouter : "Il faut avoir une vraie différenciation pour l’emporter. Il faut accentuer sur nos secteurs innovants (biotechnologies et 'French Tech' pour prendre le meilleur sur nos concurrents, le plus souvent européens alors que notre marché du travail est souvent anxiogène pour les investisseurs".
Adrien Schwyter
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