Les dirigeantes de PME n’ont pas le choix, elles doivent être performantes
Les PME dirigées par des femmes affichent une rentabilité supérieure à celles dirigées par des hommes, selon l’étude de Women Equity. Question de talent managérial ? Pas seulement. Les femmes ont moins accès aux outils de financement, et doivent donc être plus prudentes dans leur gestion.
Les femmes dirigeantes d’entreprises seraient-elles plus performantes que leurs homologues masculins ? C’est ce qui semble ressortir de l’étude annuelle réalisée par le programme Women Equity.
Elles sont pourtant beaucoup moins nombreuses à gérer leur propre boîte. L’enquête montre que seules 13 % des 38 617 PME de 4 à 100 millions d’euros de chiffre d’affaires, ont une femme à leur tête. Sur ces 13 %, le chiffre d’affaires moyen atteint 15,4 millions d’euros, légèrement en dessous des PME dirigées par des hommes (16,2 millions d’euros).
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Octobre 2022
Indice du coût du travail - Salaires et charges - Industrie (NAF rév. 2 sections B à E)
Base 100 en 2016
Un écart dans la profitabilité moyenne
C’est sur la profitabilité de leur entreprise que les femmes se démarquent. Les dirigeantes affichaient en 2015 une rentabilité moyenne de 7 % (excédent brut d’exploitation rapporté au chiffre d’affaires), alors que les hommes plafonnaient à 6,1 %.
"On retrouve cette surperformance des femmes tous les ans et sur la quasi-totalité des secteurs", remarque Dunya Bouhacene, la cofondatrice de Women Equity. Pas de fanfaronnade pour autant chez Women Equity. Si les dirigeantes font mieux que les dirigeants, c’est parce qu’elles y sont obligées.
"Cette surperformance s’explique par la prudence des femmes dans leur gestion pour sécuriser leur capital, parce qu’elles ont moins accès aux outils de financement que les hommes, analyse Dunya Bouhacene. Elles doivent faire plus attention à leurs marges parce que leur capacité à investir viendra surtout de ces marges."
Peu de femmes accompagnées par le capital investissement
Les femmes sont ainsi sous-représentées dans les fonds d’investissement. Selon la banque d’investissement Bryan, Garnier & Co, les entreprises dirigées par des femmes ne représentaient que 3 % des portefeuilles des sociétés de gestion entre 2003 et 2013.
Une étude de KPMG et l’association StartHer montre la même chose pour les start-up technologiques. Les startuppeuses lèvent en moyenne deux fois moins d’argent que les garçons (1,8 million d’euros pour les femmes, 3,5 millions pour les hommes), sur les 600 start-up ayant ouvert leur capital en 2016. Et encore. Elles ne réussissent à lever que dans les premières phases de développement de leur start-up. Si 47 % des levées de fonds en amorçage sont réalisées par des femmes, elles ne sont plus que 3 % dans les troisièmes tours de tables. Et totalement absentes au-delà…
Pour Women Equity, l’explication ne réside pas seulement dans une potentielle misogynie des équipes d’investisseurs. Même si l'Association des investisseurs pour la croissance (Afic) a lancé le club "Afic avec elles" pour développer le rôle des femmes dans les équipes d'investissement. C'est plutôt dans les méthodes de travail des fonds que se trouve le biais. "Les femmes dirigeantes sont souvent absentes des réseaux d’entrepreneurs comme les chambres de commerce, or c’est là que les investisseurs vont chercher des clients, souligne Dunya Bouhacene, la cofondatrice de Women Equity. Un dirigeant, c’est isolé, une dirigeante, c’est encore plus isolé."
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