Les chercheurs du CEA présentent leurs inventions en trois minutes
« 3 minutes pour une invention » est un concours initié par le CEA Cadarache à l’intention de ses équipes de recherche. La troisième édition, tenue le 25 avril sur le site, associait les sites de Marcoule et de Saclay et des co-inventeurs d’Aix-Marseille Université. L’objectif est de multiplier les opportunités de transfert de technologies dans l’énergie et d’autres industries.
Michel Havaux a-t-il ouvert une piste pour ralentir les effets de la sècheresse sur les végétaux ? Le chercheur a en tout cas été primé, le 25 avril, à l’issue du concours des inventeurs du CEA sur le site de Cadarache (Bouches-du-Rhône). Le jury a été convaincu par sa présentation, réalisée en trois minutes chrono, comme les 14 autres candidats.
Sa solution, brevetée et biologique, vise à accroître la résistance des plantes à des chaleurs extrêmes par l’utilisation d’acide béta-cyclocitrique mélangé à l’eau d’arrosage. « Cette molécule naturellement présente dans les plantes leur permet de s’adapter à des conditions défavorables. L’idée est de déclencher artificiellement ce mécanisme de défense dans les périodes plus longues et plus intenses de sécheresse provoquées par le changement climatique », explique-t-il.
Également primés par le jury, Sébastien Morilhat et Julien Trincal ont, eux, planché sur la réduction de risques liés à des pluies exceptionnelles, en concevant un procédé, baptisé Periscop, qui modélise 72 heures à l’avance les remontées des niveaux de nappes d’eaux souterraines en fonction des caractéristiques géologiques (galets, sables, calcaires…). « Le système peut intéresser des industriels, des professionnels de sport en eaux vives et même des particuliers », assurent les deux inventeurs, qui continuent de peaufiner leur innovation.
Production d’hydrocarbures par photosynthèse
Invité à voter, le public a distingué deux autres inventions. La première, présentée par Damien Sorigue, consiste à produire des hydrocarbures sans raffinage grâce à la photosynthèse et une enzyme injectée dans des cultures de microalgues (l’innovation est expérimentée à Cadarache). La seconde, portée par Dominique Lepeigneul et ciblée sur le nucléaire, repose sur un dispositif électronique de simulation pour remplacer la source radioactive de césium 137 contenue dans des Capteurs Irradiation Electrons Photons (CIEP 51). « Il réduira les coûts de maintenance et les contraintes radiologiques puisqu’il n’implique plus le remplacement de cette source tous les dix ans », indique-t-il.
Parmi les autres inventions dévoilées, des systèmes de fabrication de granulés de nanoparticules par « cosmo-mimétisme », un détecteur de neutrons adapté aux milieux extrêmes, un composite géopolymère apte à stocker et restituer de la chaleur ou une caméra d’assistance visuelle embarquée sur des bras manipulateurs…
Vulgariser pour mieux transférer
Pour Jacques Vayron, directeur depuis le 1er avril du CEA Cadarache, « ce concours est une mise à l’épreuve parce qu’il oblige en 3 minutes à aller à l’essentiel d’une invention scientifique et technique, mais il est aussi une mise en valeur car il vulgarise dans un style plus direct, plus percutant et plus vendeur de nombreuses inventions valorisables en dehors du nucléaire. Je souhaite qu’il se pérennise et, pourquoi pas, qu’il débouche sur un salon des inventions issues de la recherche publique ».
Pour Philippe Stohr, à la tête de la direction nucléaire du CEA et président d’honneur du concours, « réaliser des transferts de technologies fait partie de nos missions. Ce concours autorise une ouverture vers le monde extérieur, vers l’industrie et plus largement vers le grand public ».
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