Coup sur coup, le ministère de l'Economie allemand a bloqué deux acquisitions chinoises de deux entreprises locales.
15 jours gratuits et sans engagement
L’espion américain, la PME allemande et l’acheteur chinois. Presque un roman d’espionnage. Le 24 octobre, le ministère de l’Économie allemand a bloqué l’OPA d’un fonds d’investissement chinois sur Aixtron, un fabricant allemand de machines pour produire des LED qui emploie 750 salariés près d'Aix la Chapelle. Berlin aurait agi après intervention des services secrets américains. La technologie allemande aurait pu servir à des fins militaires dans le programme nucléaire chinois, d’après la presse allemande. Dans le pays, l’affaire ne fait pas l’unanimité. En mauvaise posture financière, Aixtron dont le cours de Bourse s’est effondré après le véto officiel a prévenu qu’il pourrait supprimer des postes. Et le grand quotidien Frankfurter allgemeine zeitung a été prompt à s’inquiéter "d’actionnaires pris en otage".
Mais le véto ministériel montre un changement profond dans un pays peu enclin au protectionnisme et dont la Chine est le principal débouché. D’autant que le gouvernement investigue aussi le cas d’Osram, dont l’une des filiales, voire tout le groupe selon la presse allemande, suscite la convoitise des Chinois.
source
Une initiative européenne
Ces derniers mois, les investisseurs chinois ont multiplié les rachats d’entreprises du Mittelstand à la pointe de la technologie. Le rachat du fabricant de robots Kuka à l’été avait déjà provoqué des remous dans la classe politique. Est-ce une coïncidence ? Le 16 septembre, le vice-chancelier Sigmar Gabriel a fait fuiter une proposition de son ministère pour instaurer un contrôle des investissements étrangers au niveau européen.
Les industriels allemands s’énervent de ne pas profiter des mêmes libertés que leurs homologues chinois, pour racheter des cibles chez eux. Et voient la possibilité de mettre des bâtons dans les roues d'opérations chinoises sur le sol comme un levier pour obtenir une plus grande ouverture de Pékin. Le dispositif ferait sens. Les États-Unis disposent d’un système similaire, le commitee on foreign investment (CIFUS), chargé d’évaluer les conséquences des prises de contrôles de sociétés américaines en matière de transfert de technologie ou de sécurité nationale. Le commissaire européen allemand Günther Oettinger s’y est déjà dit favorable.
Diplômée de Sciences Po Paris et du centre de formation des journalistes, Solène Davesne suit la conjoncture, la politique économique et les matières premières. Elle garde un œil aussi sur les affaires européennes
Recevez directement leurs décryptages et analyses dans votre boîte mail:
Votre demande d’inscription a bien été prise en compte.
L'inscription aux newsletters vaut acceptation des Conditions Générales d'Utilisation. Lire la suite
Votre email est traité par notre titre de presse qui selon le titre appartient, à une des sociétés suivantes du : Groupe Moniteur Nanterre B 403 080 823, IPD Nanterre 490 727 633, Groupe Industrie Service Info (GISI) Nanterre 442 233 417. Cette société ou toutes sociétés du Groupe Infopro Digital pourront l'utiliser afin de vous proposer pour leur compte ou celui de leurs clients, des produits et/ou services utiles à vos activités professionnelles. Pour exercer vos droits, vous y opposer ou pour en savoir plus : Charte des données personnelles.
Conférence
MATINÉE INDUSTRIE DU FUTUR
100% digital , live et replay - 27 mai 2021
Gestion industrielle et Production
Comment rebondir après la crise 2020 et créer des opportunités pour vos usines
Formation
Espace de travail et bien-être des salariés
Classe virtuelle - 01 juin 2021
Services Généraux
Optimiser l’aménagement du bureau