Les acheteurs se mettent en quatre pour leurs fournisseurs
La pression sur les coûts n’est plus la priorité numéro un des directions des achats. Elles veulent désormais améliorer la qualité de leur relation avec leurs fournisseurs pour sécuriser les approvisionnements. Et s’assurer d’éviter une rupture de la chaîne de production en pleine reprise économique.
La reprise économique commence à modifier les habitudes des directions des achats. Selon l’étude annuelle du cabinet AgileBuyer et du Conseil national des achats, les acheteurs des grandes entreprises relâchent un peu la pression sur les prix auprès de leurs fournisseurs.
"Pour beaucoup de directeurs des achats, l’objectif principal est passé de la réduction des coûts à la nécessité de soutenir la croissance", explique Olivier Wajnsztok, le dirigeant d’AgileBuyer. Les carnets de commandes se remplissent et la production doit suivre.
VOS INDICES
source
Selon l’étude, 70 % des acheteurs indiquent que la continuité et la sécurisation de leur chaîne d’approvisionnement seront des préoccupations plus importantes en 2018 qu’en 2017. Les départements achats ne vont plus se contenter d’être de simples chasseurs de coûts, ils doivent désormais entretenir la relation avec les fournisseurs pour s’assurer de la livraison à temps des marchandises.
Limiter les ruptures d'approvisionnement
Seuls 47 % des acheteurs affichent parmi leurs objectifs de l’année la volonté de réduire leur base de fournisseurs, en recul de 7 points par rapport à l’année dernière. Les entreprises semblent décidées à ouvrir leur panel de fournisseurs pour limiter le risque de rupture d’approvisionnement.
"Le rapport de force est en train de changer, estime Olivier Wajnsztok. Les acheteurs ont de plus en plus envie de bien vendre leur entreprise auprès de leurs fournisseurs pour devenir leur client préféré."
C’est le cas de 59 % des directeurs d’achats, dont la société a mis en place des actions pour chouchouter les meilleurs fournisseurs. Selon le cabinet AgileBuyer, les entreprises développent des événements comme les conventions réunissant leurs fournisseurs pour mieux se connaître, ou encore des processus de co-innovation ou de co-développement, pour travailler en plus étroite relation.
Autre levier pour améliorer la relation avec les fournisseurs, le respect des délais de paiement. Les départements achats sont de plus en plus responsables de ce thème qui a tendance à fâcher, c’est le cas pour 69 % d’entre eux cette année, contre 61 % en 2017.
Le Made in France commence à s'installer
Enfin, pour la première année, les entreprises commencent à s’intéresser au Made in France pour leurs approvisionnements. Selon l’étude, 34 % des acheteurs sont attentifs au pourcentage d’achats de production française, alors qu’elles n’étaient que 15 % lors de la précédente enquête.
"Le taux d’achats Made in France n’était pas suivi par les entreprises jusqu’à maintenant, c’est aujourd’hui devenu un indicateur, constate Olivier Wajnsztok. Cela infuse donc lentement dans les pratiques et c’est la première année que cela se voit vraiment."
SUR LE MÊME SUJET
Les acheteurs se mettent en quatre pour leurs fournisseurs
Tous les champs sont obligatoires
0Commentaire
Réagir