Le suramortissement, une meilleure rentabilité pour les investissements productifs

L’amortissement supplémentaire de 40 %, annoncé par Manuel Valls le 8 avril, devrait permettre aux entreprises d’améliorer leur marge. Mais cela suffira-t-il à leur donner envie d’acquérir de nouvelles machines ? Si le message du gouvernement est fort, les ordres de grandeurs restent encore assez faibles.

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Le suramortissement, une meilleure rentabilité pour les investissements productifs

Le gouvernement veut à tout prix relancer l’investissement des entreprises. L’une des mesures phare du plan pour accélérer l’investissement de Manuel Valls, le Premier ministre, vise ainsi à réduire le coût des investissements industriels. Elle consiste en un "suramortissement" de 40 % sur le prix de revient de l’achat effectué, étalé sur toute la durée habituelle de l’amortissement. Il bénéficiera aux entreprises réalisant un investissement productif entre le 15 avril 2015 et le 15 avril 2016.

"C’est une mesure importante par son effet de masse et qui montre la volonté du gouvernement d’aller vers une économie de l’offre", confie Denis Ferrand, le directeur général de COE- Rexecode. Ce suramortissement impactera en effet directement la marge des entreprises. Elle se distingue en cela de la mesure de l’amortissement accéléré prise en 2009. Celle-ci permettait aux entreprises d’améliorer leur trésorerie en amortissant plus vite leur investissement au début de l’utilisation de la nouvelle machine, mais en réduisant le montant de l’amortissement en fin d’utilisation.

Un gain d’un peu plus de 2 % des profits net annuels

Cette fois, la mesure se traduira par un gain direct pour les entreprises qui en profiteront, égal à une réduction fiscale de l’ordre de 13 % de l’impôt sur les sociétés selon le gouvernement. Ce suramortissement s’apparente donc à une amélioration de la rentabilité espérée de l’investissement.

Le message du gouvernement tombe pile. "Il faut transformer le rebond de l’économie, qui repose sur des éléments exogènes comme la baisse du coût du pétrole, la faiblesse de l’euro, etc., en une reprise économique", explique Denis Ferrand. La relance des investissements productifs des entreprises garantirait une reprise du marché de l’emploi, crucial pour le gouvernement.

Reste que les ordres de grandeurs n’y sont pas totalement. Le gouvernement chiffre à 2,5 milliards d’euros le coût total de la mesure sur plusieurs années. A comparer aux 59 milliards d’euros du montant des profits nets d'amortissement et bruts d'impôts des entreprises non financières… "Si on compte une durée d’amortissement de 5 ans, le coût pour le gouvernement sera de l’ordre de 500 millions d’euros par an, calcule le dirigeant de COE-Rexecode. Ce n’est pas forcément de nature à changer les arbitrages d’investissement."

Le symbole reste néanmoins assez fort. Le gouvernement décide de redonner de l’air aux entreprises à un moment où les finances publiques sont particulièrement contraintes.

Arnaud Dumas

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