Le gouvernement abaisse sa prévision de croissance à 1% pour 2023
Les tensions sur le marché de l'énergie engendrés par la poursuite de la guerre en Ukraine ont poussé l'exécutif à revoir ses prévisions de croissance à la baisse pour 2023. Bruno Le Maire a annoncé mardi 13 septembre que le gouvernement tablait désormais sur une augmentation du PIB de 1%, après 2,7% en 2022.
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Mis à jour
14 septembre 2022
Le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire, qui présentait mardi 13 septembre les principales prévisions macroéconomiques sur lesquelles il a bâti le projet de budget pour 2023, a déclaré à des journalistes que le gouvernement anticipait désormais une croissance du produit intérieur brut (PIB) de la France de 1% l'année prochaine, alors qu'il tablait encore sur une augmentation de 1,4% en juillet. L'exécutif a en revanche réhaussé sa prévision d'inflation pour l'ensemble de l'année 2023 à 4,2%, un niveau bien plus élevé que les 3,2% d'inflation que le gouvernement anticipait jusque-là, mais nettement inférieur à celui de nombreux pays européens. Pour l'année 2022, il a relevé sa prévision de croissance à 2,7% (2,5% initialement) mais prévoit aussi une hausse des prix à la consommation légèrement supérieure aux précédentes estimations (5,3% désormais contre 5% attendus en juillet).
« Nous maintenons une prévision de croissance positive, mais nous l'ajustons à la réalité de la situation internationale, aux tensions sur le marché de l'énergie et aux difficultés de nos différents partenaires commerciaux », a expliqué Bruno Le Maire. Cette prévision, quoique plus faible, contraste fortement avec les perspectives qui se dessinent en Allemagne, première économie de la zone euro devant la France, où deux des principaux instituts économiques du pays ont déclaré la semaine dernière s'attendre désormais à une contraction de l'activité l'an prochain. Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a pour sa part déclaré le 9 septembre que l'économie française allait « au moins » ralentir en 2023.
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Suppression de la CVAE en deux ans
Malgré la détérioration des perspectives économiques, Bruno Le Maire a écarté tout abandon de l'objectif consistant à ramener le déficit public sous 3% du PIB en 2027. Le gouvernement maintient ainsi sa prévision d'un déficit public de 5% l'an prochain, avec une dette ramenée à 111,2% du PIB contre 111,5% cette année. Pour y parvenir, il mise sur une hausse des rentrées fiscales en provenance de l'impôt sur les sociétés, qui devraient attendre 55,2 milliards d'euros en 2023. L'exécutif a notamment décidé d'étaler sur deux ans la suppression de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) au lieu d'y procéder en une seule fois, ce qui devrait lui permettre d'économiser quatre milliards d'euros.
Bruno Le Maire a déclaré qu'il attendait aussi des députés des propositions pour contenir les dépenses publiques lors de l'examen à venir du projet de loi de finances, alors que la France affiche une part de dépenses publiques rapportée au PIB parmi les plus élevées des pays dits développés. Le ministre a indiqué que l'inflation resterait à des niveaux élevés en décembre, janvier et février, alors que le gouvernement prévoit d'adapter en début d'année le « bouclier tarifaire » sur les prix de l'énergie et la « ristourne » à la pompe sur les prix de l'essence. Bruno Le Maire a déjà prévenu lundi les Français qu'ils devraient « absorber une petite part » de la hausse de ces prix.
Avec Reuters (Leigh Thomas; version française Camille Raynaud, édité par Bertrand Boucey)
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