Le constructeur automobile devenu le plus rentable n'est pas forcément celui que vous croyez
Le cabinet de conseil EY a publié une étude sur les marges et bénéfices des plus grands constructeurs automobiles. BMW a été détrôné de sa première place au second trimestre 2018, tandis que le succès est au rendez-vous côté français.
Conflits économiques, Dieselgate... Une étude publiée par la filiale allemande du cabinet de conseil EY explique pourquoi BMW n’est plus le constructeur automobile le plus rentable et a été devancé par... le japonais Suzuki au second trimestre 2018. La marge d’exploitation réalisée entre avril et juin 2018 par Suzuki est de 11,8% tandis qu’elle est de 11% pour BMW et de 9,3% pour Toyota.
Au second trimestre et par rapport au premier trimestre,"pour les trois constructeurs automobiles allemands (BMW, VW et Daimler), la croissance des ventes a ralenti de 6 à 4%, la croissance du chiffre d'affaires plonge de 1,7 à 0,6% et l'EBIT des trois sociétés recule de 17%", indique EY dans le document. Le cabinet de conseil explique ces pertes par de nombreux facteurs. Le Dieselgate a coûté 1,6 milliard d’euros aux bénéfices de Volkswagen et le litige du Toll-Collect a coûté au moins 400 millions à Daimler.
VOS INDICES
source
A cela s’ajoute l'augmentation des droits de douane sur les véhicules américains sur le marché chinois qui a entraîné une baisse des ventes. Sur les autres véhicules, les droits de douanes ont, eux, été baissés. Cela a aussi eu pour conséquence une baisse des ventes en juin : "la décision du gouvernement chinois de réduire les droits d’importation de 25% à 15% à partir de juillet a conduit les acheteurs potentiels à différer leurs décisions d’achat ou à réduire leurs prix, avec des conséquences sur les ventes et les marges", analyse EY.
Les français en forme
Durant ce deuxième trimestre, les constructeurs japonais (Honda, Mazda, Mitsubishi, Nissan, Suzuki, Toyota) ont augmenté leur EBIT de 11% avec un chiffre d’affaires de 127 milliards d’euros. Mais il y a d'autres acteurs qui affichent des performances plus que satisfaisantes: les constructeurs français. Peugeot et Renault ont ainsi enregistré une hausse cumulée de 28% de leur EBIT avec un chiffre d’affaires, toujours cumulé, de 34 milliards d’euros au second trimestre. Quant aux constructeurs allemands, leur chiffre d’affaires stagne à 127 milliards d’euros, mais leurs EBIT baissent de 17%. Les deux constructeurs japonais et français ont été épargnés de certaines difficultés "en raison de leur réseau de production et marchés différents".
Des deux constructeurs français, PSA affiche le plus une santé éclatante. Le rachat d'Opel n'y est évidemment pas pour rien, tandis que les modèles des marques "historiques" du groupe ont trouvé leur public. A côté de l'indétrônable Renault Clio, les Peugeot 208 et 3008 ont trusté au premier semestre le podium des véhicules les plus vendus en France.
"Au premier semestre, les constructeurs automobiles allemands ont connu de fortes difficultés, qui devraient se poursuivre au second semestre", observe Peter Fuß, associé chez EY. "D'une part, les conséquences de la crise du diesel continuent de coûter des milliards. D'autre part, les effets de change entraînent d'importantes pertes de ventes et de bénéfices, et les différends commerciaux entre les États-Unis et la Chine pèsent également lourd sur les bénéfices", continue l’associé.
SUR LE MÊME SUJET
Le constructeur automobile devenu le plus rentable n'est pas forcément celui que vous croyez
Tous les champs sont obligatoires
0Commentaire
Réagir