Le commerce mondial fait de la résistance
Xi Jinping et Donald Trump doivent se rencontrer le 1er décembre, lors du G20 de Buenos Aires. Malgré les menaces protectionnistes, les effets sur le commerce mondial restent pour l’instant limités.
Vraie guerre froide économique ou stratégie de désescalade ? La rencontre prévue le 1er décembre entre Xi Jinping et Donald Trump, à Buenos Aires en Argentine dans le cadre du sommet G20, devrait être auscultée de près par tous les observateurs. Alors que le président américain a annulé son rendez-vous avec Vladimir Poutine, la tonalité de l’entretien entre les présidents chinois et américain devrait donner une indication sur le niveau de menace qui pèse sur le commerce mondial.
Fin septembre, le président américain a imposé des taxes de 10 % sur 200 milliards de dollars d’importations chinoises. Et a déjà prévenu qu’il pourrait les porter, faute d’accord, à 25 % à compter de janvier 2019. Voire même les étendre à l’intégralité des importations chinoises vers les Etats-Unis.
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Pour l’instant, la guerre commerciale reste sous contrôle. Selon les économistes de l’assureur crédit Euler Hermes, la croissance du commerce mondial devrait encore progresser de 3,6 % en 2019, un peu moins vite que 2018 (+3,8 %). Mais le ralentissement global de l’activité mondiale y est davantage pour quelque chose que les barrières tarifaires.
Les Etats-Unis destination phare des exportateurs
Dans ce contexte tendu, où cibler ses efforts pour les exportateurs ? Pour Euler Hermes, les Etats-Unis devraient rester la destination phare des exportateurs, avec 193 milliards de dollars de débouchés additionnels, selon leur scénario central. "Le stimulus fiscal et la hausse des salaires associés à la hausse du dollar par rapport aux autres devises devraient soutenir la demande interne et les importations", soulignent les économistes. La Chine arrive deuxième, avec une augmentation attendue de 161 milliards de dollars des débouchés potentiels pour les exportateurs.
Les entreprises chinoises devraient continuer d’être les mieux placées pour profiter de ces débouchés. Elles devraient augmenter de 146 milliards de dollars leurs exportations l’an prochain. "La dépréciation du renminbi et l’anticipation [des barrières tarifaires] vers les Etats-Unis ont soutenu la forte croissance des exportations chinoises en 2018", souligne Euler Hermes. Les entreprises américaines devraient renforcer de 134 milliards de dollars leurs ventes à l’étranger.
Derrière, le contexte mondial reste aussi positif pour les exportateurs européens. Les entreprises françaises devraient augmenter de 28 milliards de dollars leurs exportations vers le reste du monde en 2019. Ce qui n’évite pas les désagréments. "Le coût du commerce va augmenter mécaniquement", assure l’assureur-crédit, en pointant la hausse du coût des financements export et la réorganisation des chaînes d’approvisionnement au niveau mondial.
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