La consommation d’énergie du numérique augmente de 9% par an selon un rapport publié jeudi 4 octobre par The Shift Project, un think tank sur la transition carbone. Sans rendre notre transition numérique plus sobre, la part du numérique dans les émissions de gaz à effet de serre pourrait doubler pour atteindre les 8% en 2025.
Certains pensent que regarder une vidéo sur leur smartphone n'a pas d'impact environnemental, d'autres voient dans le numérique un outil pour réduire nos consommations d'énergie. Si les premiers ont assurément faux, les seconds pourraient bien se tromper également. Un rapport publié jeudi 4 octobre par The Shift Project, un think tank sur la transition carbone, a quantifié l'impact environnemental du numérique. "La transition numérique telle qu'elle est actuellement mise en œuvre actuellement participe au dérèglement climatique plus qu'elle n'aide à le prévenir", conclue-t-il.
"La tendance actuelle à la surconsommation numérique n'est pas soutenable", résumait encore lors de la présentation du rapport Hugues Ferreboeuf, de The Shift Project et pilote du groupe d'experts qui a travaillé 18 mois sur ce rapport – dans lequel le numérique englobe les réseaux de télécommunications, les centres de données et les terminaux (télévision, smartphone, ordinateur, …) de leur production jusqu'à leur usage.
Sur la période 2015-2020, "la consommation énergétique du numérique dans le monde augmente de 9% par an", affirme le rapport. Elle a représenté 2,7% de la consommation mondiale d'énergie en 2017, contre seulement 1,9% en 2013. A scénario inchangé, cette part pourrait grimper à 4,5% d'ici 2025. Elle dépasserait même les 6% si les progrès constatés en matière d'efficacité énergétique se mettaient à ralentir.
Bientôt autant de CO2 émis par le numérique que par l'Inde ?
Autre chiffre clé : la part du numérique dans les émissions mondiales de gaz à effet de serre est passée de 2,5% à 3,7% de 2013 à 2017. Si rien n'est fait, elle pourrait encore doubler pour atteindre 8% en 2025 … soit autant que le secteur automobile aujourd’hui. "Le numérique devrait émettre en 2020 autant de CO2 que l’Inde en 2015, pour la totalité de son 1,3 milliard d’habitants consommant essentiellement des énergies fossiles", pointe encore ce rapport, qui s’appuie sur 170 études rédigées entre 2014 et 2018.
Pour autant, le scénario peut être moins noir... si nous optons pour une "transition numérique sobre". "En changeant nos modes de consommation, nous pouvons stabiliser la hausse de la consommation énergétique du numérique à son niveau actuel", estime Hugues Ferreboeuf, tout en pointant le fait que ce ne serait toujours pas suffisant pour respecter les objectifs de maintien du réchauffement climatique à 2 degrés pris lors de l'Accord de Paris.
Pour une sobriété numérique
Parmi les actions proposées : réduire la fréquence de renouvellement des équipements numériques dans les sphères privées et économique, généraliser dans les entreprises une offre de smartphones capables de cumuler un usage professionnel et personnel, réduire au maximum le partage de documents par mail au profit d'un partage via une plateforme connectée.
Afin de pousser les acteurs politiques et économiques à s'engager vers une consommation plus sobre, le rapport propose un Référentiel environnemental du numérique (REN) qui donne des ordres de grandeur de l'énergie consommée et des matières premières mobilisées pour la production et l'utilisation des technologies numériques courantes. "Nous avons par exemple évalué que le partage de documents via une plateforme en ligne consomme 80% d'énergie de moins que celui par l'envoi de mails avec pièces jointes", explique Maxime Efoui-Hess, qui a participé à l'élaboration du rapport. Même les petites actions peuvent avoir un grand impact.
Après avoir suivi la santé, les cosmétiques et la chimie le temps d’un remplacement, Marion a intégré la rédaction de L’Usine Nouvelle en mai 2017 pour se plonger dans les mécanismes de production, de la machine-outil à la robotique en passant par les logiciels informatiques. Cheffe du service Innovation et industrie du futur depuis septembre 2019, elle scrute l’actualité des nouvelles technologies, observe ceux qui les développent et leur arrivée dans les usines, que ce soit à travers des dossiers ou dans la chronique Science-Friction. Diplômée de masters en sociologie et en journalisme (obtenu au Cuej à Strasbourg), elle est passée par les rédactions web de TF1 et du Monde, puis a collaboré comme pigiste à des titres tels Socialter, M le magazine du Monde, Alternatives économiques, Management ... Ses obsessions du moment : tech for good, diversité et éthique.
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