En Suisse, le secteur du négoce de matières premières génère un chiffre d’affaires de 18,8 milliards d’euros. Ce chiffre, publié par la Confédération suisse, illustre à lui seul la puissance acquise par le pays sur le trading de commodités, qu’il s’agisse de produits agricoles ou de métaux. Initiée au 19e siècle, cette activité a pris son essor au 20e siècle sous l’impulsion de groupes tels que l’américain Cargill, qui s’est implanté en 1956 en terres helvètes. A l’occasion de l’examen d’une réforme sur l’imposition des entreprises – finalement rejetée par référendum le 12 février – le quotidien suisse Le Temps a consacré une série d’articles à l’impact du négoce des matières premières dans l’économie du pays.
Le négoce de matières premières, qui représente 4% du PIB suisse, s’est notamment développé dans le pays dans la foulée de la crise du canal de Suez, une guerre (1956-1957) qui a provoqué l’exil de nombreux Egyptiens – certains ont continué, ensuite, à œuvrer dans le commerce du coton. Marc Rich (1934-2013), un trader qui a bousculé, en son temps, le commerce des matières premières avant d’être rattrapé par la justice, s’était quant à lui développé un puissant réseau en Suisse. L’imposition des entreprises a joué, elle aussi, un rôle clé dans l’essor du négoce de matières, avec des conditions avantageuses.