La stratégie de SoftBank Robotics pour déployer ses robots dans l’éducation
SoftBank Robotics organisait mercredi 17 avril une journée de démonstrations et conférences sur l’usage de ses robots Nao et Pepper dans l’éducation. Un événement inédit qui montre comment le fabricant veut se rapprocher de ce marché et des utilisateurs finaux.
Habituellement plutôt discrète, la société SoftBank Robotics semble augurer une nouvelle stratégie visant à davantage communiquer avec ses utilisateurs finaux. C'était en tout cas son objectif avec l'organisation, assez inédite, d'une journée de démonstrations et conférences sur l'usage de ses robots dans l'éducation mercredi 17 avril à la Cité des sciences et de l'industrie à Paris.
"Cette journée est un premier pas vers le développement d'une communauté d'utilisateurs, a expliqué à L'Usine Nouvelle Jean-Luc Metaireau, responsable du marché Académique chez SoftBank Robotics Europe. Pour rendre nos robots plus accessibles à des non-initiés, pour davantage adresser le marché académique, nous devons faciliter le partage de contenus. Nous voulons donc développer un écosystème afin d'aider nos utilisateurs et nos partenaires à partager leurs usages et leurs expériences."
Avoir les retours des utilisateurs finaux
SoftBanks Robotics, la branche robotique du géant japonais SoftBank créée lors du rachat de la société française Aldebaran, cherche donc à sa rapprocher de ses utilisateurs finaux. Un lien pas évident vu son modèle économique : la société fabrique des robots, en l'occurence les humanoïdes Nao et Pepper, qu'elle vend à des partenaires. Ces derniers sont ceux qui développent des solutions logicielles dédiées à des applications puis qui vendent les robots équipés de leurs solutions aux utilisateurs finaux. Naturellement, SoftBank Robotics n'a donc pas de lien avec ses utilisateurs.
Un modèle qui montre ses limites. "Jusqu'à présent les retours que nous avions sur l'utilisation de nos robots venaient de nos partenaires, souligne Jean-Luc Metaireau. Or nous devons aussi nous appuyer sur les retours des utilisateurs finaux si nous voulons améliorer les performances de nos robots."
Un effet 'wahoo' auprès de certains passionnés
Selon cet ancien de chez Aldebaran, l’éducation est l'un des marchés historiques de la société, particulièrement développé en France, Allemagne et au Royaume-Uni. "Le marché de l'éducation est un marché particulier, dans lequel l'arrivée des robots a créé un effet 'wahoo' auprès de certains passionnés, analyse Jean-Luc Metaireau. Aujourd'hui, nous voulons dépasser le stade de ces 'early adopters' [primo-adoptant] pour toucher ceux qui ont peur d'utiliser des robots ou qui n'ont pas les compétences pour. Si nous montrons ce qui se fait déjà, ce sera plus facile pour eux de se projeter comme nouvel usager."
Aujourd'hui, Nao est surtout utilisé dans les établissements du primaire et du secondaire comme assistant du professeur, où il est apprécié pour son côté ludique suscitant l'intérêt et l'attention de l'enfant. "Les réformes inscrivant l'apprentissage du code informatique dès le plus âge ont largement dopé son utilisation par les enseignants", estime aussi Pascal Torsiello, qui travaille chez l'un des partenaires français de SoftBank, l'éditeur et intégrateur ERM. Pepper, lui, trouve davantage son public dans le supérieur, où il est utilisé comme plate-forme permettant de faire l'apprentissage de plusieurs disciplines (navigation, reconnaissance faciale et vocale, ...) par projets. Des usages que le fabricant aimerait bien voir s'élargir.
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