Les résultats d’Esso 2014 ne sont pas bons. Le groupe est pénalisé par un raffinage qu’il juge comme mal traité par les impôts, les taxes et les réglementations environnementales.
En présentant ses mauvais résultats 2014 avec 447 millions d’euros de pertes, Esso, la filiale française d’ExxonMobil, a très clairement manifesté son mécontentement à l’encontre des pouvoirs publics. "Nous avons des contacts avec des politiques à tous les niveaux territoriaux. Nous voulons leur faire comprendre qu’il faut défendre cette industrie. Elle souffre d’un problème de compétitivité, notamment à cause de questions réglementaires. Il faut que cela s’arrête !", tempête Hervé Brouhard, PDG d’Esso.
85% des investissements pour la réglementation
Le deuxième raffineur français, avec 30% des capacités hexagonales, exploite deux des huit raffineries du territoire, à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) et à Gravenchon (Seine-Maritime). Esso dénonce les taxes qui s’appliquent sur le carburant. Selon le raffineur, le prix moyen hors taxes du gazole à la pompe est de 0,51 euro par litre. Taxe comprise, le prix monte à 1,19 euros… soit 133% de taxes, déplore Hervé Bourchard. De manière générale, ce dernier pointe du doigt une "fiscalité non attractive qui a cru de 50% en cinq ans".
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"La France est un marché avec beaucoup de contraintes", regrette le patron d’Esso. Il rappelle que l’Hexagone affiche l’une des plus faibles valeurs d’émissions de CO2 avec 5,55 tonnes par an et par habitant contre 9,4 en Allemagne et 16,5 aux Etats-Unis. Dans le même temps, les raffineurs subissent une réglementation extrêmement contraignante. "85% des investissements d’Esso en France sont liés à des mises en conformité réglementaire", constate-t-il. Le groupe a investi en moyenne 100 millions d’euros par an depuis cinq ans. Il continuera en 2015 avec 90 millions d’euros.
0,12 centime d’euro de marge
Fort de ces chiffres, le dirigeant français déplore une marge de 0,12 centime d’euro par litre sur sa production. Toutefois, le groupe n’envisage pas de restructurer son outil, contrairement à d’autres acteurs comme Total. Il vise une amélioration de sa compétitivité en augmentant de 300 000 tonnes sa production de diesel, tout en diminuant celle de fioul.
Déjà, début mars, l’Union françaises des industries pétrolières (UFIP) annonçait des restructurations nécessaires en France et en Europe. Selon l’organisation professionnelle, une trentaine de raffineries européennes doivent fermer d’ici à 2035. La France a déjà réalisé une partie du travail. Depuis 2013, la capacité de raffinage est inférieure à la demande. A l’échelle de l’Europe, les surcapacités demeurent alors que des produits compétitifs, venus d’Outre-Atlantique et du Moyen-Orient, inondent le Vieux Continent.
Ludovic Dupin
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