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Après le Covid-19, la ville intelligente, longtemps cantonnée à la gestion des canalisations et de l'électricité, pourrait prendre un nouveau visage et se tourner vers la santé.
Distribution de masques, réalisation de tests, gestion du confinement : la crise sanitaire a mis les collectivités locales à rude épreuve. Mais celles dotées d'un programme smart city s'en sont plutôt bien sorties. A l'image de Dijon (Côte-d'Or). Lancé il y a quatre ans, le projet OnDijon a permis à la Ville de s'équiper d'un poste de pilotage qui s'est révélé très utile dans la gestion de l'épidémie. «Cet endroit est devenu une vraie salle de crise : nous avons ouvert une ligne téléphonique de soutien à la population, géré l'ouverture du cimetière, de la déchetterie et la saturation du CHU», témoigne Denis Hameau, conseiller municipal délégué à la qualité du service public et à la relation aux usagers. Le tout en recueillant des données sur les déplacements et les consommations d'énergie du territoire. «Nous avons gagné en coordination et en rapidité grâce à ce centre. Sans lui, nous aurions été moins performants», ajoute-t-il.
A Nice (Alpes-Maritimes) aussi, la mairie se félicite de l'efficacité de son programme smart city. «A la direction des systèmes d'information, nous avons été les héros de la crise», se réjouit Anne-Marie Atlan, sa directrice déléguée à la métropole Nice-Côte-d'Azur (NCA). Le service a développé une application pour mettre en place un « drive-masque » qui a permis de fournir 1,2 million de masques lavables aux habitants. Cet outil a optimisé la logistique, facilité la gestion des stocks et limité l'attente des demandeurs sur place. Au point d'attirer l'attention du géant Microsoft. «Nous sommes en contact avec leurs équipes pour mettre au point une première version de ces outils numériques. Une expérimentation pilote est menée par la ville de Vence, avec le soutien gracieux de la société Sopra», explique Christian Estrosi, président de NCA et maire de Nice dans un communiqué.
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Avant l'épidémie, c'était surtout pour la gestion des canalisations et de l'éclairage que les programmes de smart city étaient envisagés. «Les villes avaient besoin de gérer ces domaines car le retour sur investissement est immédiat», commente Emmanuel Autier, associé du cabinet de conseil en technologie BearingPoint. Mais le Covid-19 a rebattu les cartes : «L'épidémie a intégré la santé parmi les priorités de la ville intelligente», estime-t-il. A Dijon, un technopôle santé a ainsi été lancé : il regroupera une école d'ingénieurs et des entreprises pour travailler à des projets en collaboration avec les hôpitaux.
« Prise de conscience »
Du côté d'Angers (Maine-et-Loire), le programme smart city a intégré la santé dès sa conception. Angers Loire Métropole a confié en 2019 la transformation de l'agglomération angevine en un territoire intelligent au groupement piloté par Engie Solutions associé à Suez, La Poste et au groupe mutualiste Vyv. L'intégration de ce dernier rend cette association inédite. Selon Richard Thibaudeau, directeur du programme Territoire intelligent de la collectivité, cela va permettre «d'utiliser les connaissances de Vyv sur l'état de santé des habitants, en particulier pour concevoir notre futur système d'alerte au pic de pollution». Néanmoins, le projet global n'en est qu'à ses débuts et n'a pu être opérationnel pour faire face au Covid-19. «Mais la crise sanitaire a permis une prise de conscience de la nécessité d'accélérer le développement de la technologie dans la gestion des problèmes de santé car nous avons réalisé ses bienfaits et réfléchissons à des solutions pour pallier les déserts médicaux», explique Richard Thibaudeau.
Et si la santé s'invite progressivement dans la ville intelligente, c'est aussi parce que les technologies progressent. Jérôme Richard a ainsi lancé Lify-Air en 2018. La start-up fournit aux collectivités des capteurs de pollens pour alerter la population allergique en cas de pic, une innovation développée en quelques mois. «Auparavant, nous avions des difficultés à trouver des capteurs. Aujourd'hui, des technologies de santé pertinentes et abordables pour les collectivités apparaissent. L'offre se structure progressivement», explique Jérôme Richard. D'autant que l'impact des investissements dans des outils technologiques en lien avec la santé est de plus en plus mesurable pour les villes. «Avec 25 % de personnes allergiques au pollen en France aujourd'hui et 50 % dans le monde en 2050, plusieurs collectivités veulent agir et nous ont contactés pour s'équiper de capteurs», se réjouit le dirigeant.
Encore des résistances
Pas sûr cependant que la santé s'installe dès maintenant dans les villes. Beaucoup d'habitants estiment que ces données intimes ne concernent pas les municipalités. Christophe Junac, directeur systèmes numériques et smart city à NCA, affirme ainsi que «la ville connectée ne peut pas soigner une personne malade. Elle peut améliorer l'impact de la ville sur la santé mais elle n'est pas là pour la gérer. Nous avons des hôpitaux pour cela, avec le secret médical inhérent». D'autant que la technologie suscite encore les résistances de nombreux habitants et représente un sujet sensible pour les élus. «La population peut faire une “fixette” sur certains dispositifs, avant c'était le compteur Linky, maintenant c'est la 5G», déplore Constance Nebbula, élue chargée du numérique à la métropole d'Angers. Impensable donc d'installer des caméras thermiques pour contrôler l'éventuelle résurgence de l'épidémie : «Nous n'irons jamais aussi loin», ajoute-t-elle. Signe que la santé a encore du chemin à faire avant de s'intégrer pleinement dans le paysage urbain.
L'ultraconnectée Singapour, modèle de la lutte contre le Covid-19
Peu de décès et un nombre de contaminations maîtrisé… Singapour fait figure d'exemple dans la gestion du Covid-19. Son secret : la technologie. La cité-Etat arrive en première position dans plusieurs classements des villes connectées du monde. C'est le résultat du plan Smart Nation lancé en 2014 par le gouvernement. Celui-ci encourage l'innovation et l'utilisation du numérique pour améliorer la qualité de vie.
Ainsi, dès l'apparition des premiers cas de Covid-19 en janvier, la technologie est utilisée pour gérer la crise sanitaire. Le gouvernement a créé une carte interactive permettant de suivre les foyers d'infection et le nombre de personnes touchées. Les habitants peuvent s'approvisionner en masques grâce au site Mask Go Where. L'Agence technologique gouvernementale a également lancé TraceTo-gether, une application de traçage qui détecte les utilisateurs grâce à l'échange de signaux Bluetooth. Celle-ci estime la distance entre les usagers et la durée de ces rencontres.
Les données sont stockées durant la période d'incubation du virus. Et le pari semble payant : des chercheurs d'Harvard estiment que la détection des cas de Covid-19 serait 2,8 fois plus élevée si tous les pays possédaient ces moyens de dépistage.
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