La chimie du végétal célébrée à Paris

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Tous ont fait le même constat : la chimie du végétal n'est plus une opportunité, tant pour les agro-industries que pour l'industrie chimique, mais une réalité industrielle. Déjà des solutions commerciales sont proposées dans de nombreux domaines : peintures, adhésifs, cosmétiques, détergents, sans oublier les polymères avec les PLA, plastiques végétaux à base d'amidons ou PE biosourcé. Bon nombre de recherches arrivent au stade de la démonstration. Pour aider les entreprises, souvent des start-up, à franchir cette étape coûteuse, des outils se mettent en place dans toute l'Europe, par exemple en Allemagne à Leuna, aux Pays-Bas à Delft, en Belgique à Gand, mais également en France avec Pivert, IFMAS, BRI ou TWB. De son côté, l'Europe est en passe d'apporter son soutien aux premières réalisations industrielles à travers le programme PPP BBI qui sera lancé au début 2014. Elle supportera ce PPP à hauteur de 1 milliard d'euros pour fixer la construction de nouvelles usines sur le continent. Trop de recherches et démonstrations démarrées en Europe ont débouché par le passé sur des industrialisations en Amérique du Nord ou en Asie pour profiter d'aides publiques plus que généreuses. Preuve supplémentaire de cette évolution de la recherche vers l'industrialisation, le fonds Sofinnova a animé un atelier sur le financement de la chimie biosourcée pour accéder au stade de la production commerciale, tandis que la société d'ingénierie Ekium a réuni quelques confrères pour présenter des réalisations concrètes dans le domaine. Bien entendu, la chimie du végétal ne pourra se développer sans un accès à une biomasse abondante et compétitive. Dans le contexte d'une augmentation de la population autour de 9 à 10 milliards de personnes à l'horizon 2050, avec des besoins alimentaires et de produits de consommation démultipliés par l'augmentation du PIB des pays émergents, la question de l'accessibilité de la biomasse a donc été posée. Les réponses viendront de progrès agronomiques conjugués avec le développement de bioraffineries territorialisées et une exploitation plus abondante de la biomasse lignocellulosique. Tout au long de ce congrès, il a été rappelé que les travaux sur la chimie du végétal s'inscrivent dans l'ambition plus large de la bioéconomie. L'Europe, et notamment l'Allemagne ou les Pays-Bas, ont déjà élaboré des feuilles de route. Christophe Rupp-Dahlem, président de l'ACDV, a fait le constat que la France n'avait pas encore formalisé ses ambitions en matière de bioéconomie, le sujet étant sous la tutelle d'au moins trois ministères : Redressement productif, Agriculture et Recherche. « Des discussions sont en cours pour une coordination » a-t-il néanmoins ajouté. Certes, les ressources fossiles de la planète sont loin d'être épuisées. Mais un recours accru à la biomasse ouvre la perspective d'une réindustrialisation de l'Europe, et tout particulièrement de la France, avec la possibilité d'atteindre l'objectif du facteur 4 de réduction des émissions de gaz à effets de serre d'ici 2050. N'oublions pas que la bioéconomie est aussi une arme stratégique pour lutter contre ce réchauffement climatique qui nous menace.

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