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La CGPME réussit sa manifestation parisienne
Avec 6000 manifestants à Paris et 4000 à Toulouse selon les organisateurs, la CGPME pouvait considérer qu’elle avait réussi son coup, lundi 1er décembre. Les manifestants, peu habitués à l’exercice, protestaient contre les taxes et la réglementation et réclamaient notamment la suspension du compte pénibilité et des articles sur l’information des salariés en cas de cession d’entreprise.
Pari tenu. Une heure avant le début du défilé des dirigeants de la CGPME, Jean-François Roubaud, le président de la confédération, confessait espérer plusieurs milliers de manifestants à Paris et à Toulouse. A l’heure de quitter le cortège, il estimait que 6 000 chefs d’entreprises avaient bravé le froid et la grisaille de ce premier jour de décembre pour dire leur exaspération. 4000 autres selon lui avaient manifesté à Toulouse. Patrons ou salariés, le comptage des cortèges reste toujours sujet à discussion... Une chose est sûre : la CGPME a réussi à monopoliser une partie de sa base, pas forcément habituée aux défilés de protestation. Plusieurs personnes croisées ce jour expliquent que c’est leur première manifestation.
Et quelques petits détails trahissent ce manque d’habitude, comme les tiraillements de la première rangée de manifestants, banderoles brandies, qui n’arrivent pas à marcher tous à la même vitesse. Ou ces mots d’ordre rappelés par l’animateur juché sur un camion devant les manifestants : "Ne vous serrez pas trop, laissez un mètre entre les rangées pour qu’on occupe plus d’espace". Mieux, il faudra attendre une heure de défilé, pour que les slogans soient scandés sporadiquement par des chefs d’entreprises, pour certains visiblement mal à l’aise de crier leur colère dans un mégaphone.
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"l’Etat ne comprend rien à nos entreprises"
Qu’importe, les représentants des buralistes venus en nombre étaient là pour assurer l’ambiance, coups de sifflets et pétards compris. Pascal Montredon, leur président, résumait l’état d’esprit général : "la situation est de plus en plus dramatique. On est asphyxié par les charges et les réglementations de toutes sortes. J’ai l’impression que l’esprit d’entreprise est de moins en moins reconnu." Le mot d’ordre de la journée "cadenas assez" résumait plutôt bien l’ambiance et les attentes des uns et des autres. Alvaro Darocha, dirigeant des bouchons Darocha situés à Saint Florentin (Yonne) réclamait "plus de liberté dans la société" et "moins de charges". Les uns et les autres se sentent insuffisamment écoutés par le pouvoir : "l’Etat ne comprend rien à nos entreprises", poursuit Alvaro Darocha.
Si Jean-François Roubaud ira, mercredi 3 décembre, à la réunion lyonnaise du Medef, les adhérents de la CGPME entendaient marquer leur différence. "On n’est pas comme les grosses entreprises", témoignait un manifestant. Proches du terrain et de leurs équipes, ils se sentent incompris par l’administration et les politiques, alors que la morosité de la conjoncture se lit dans les livres de compte. "Tout est à la baisse : les carnets de commandes, les marges, on ne peut plus investir" regrette Lucien Traon, président de la CGPME Finistère, parti à minuit trente de Bretagne où il manifestait l’an dernier aux côtés des Bonnets rouges.
Le slogan ("Cadenas assez") était décliné à l’envi. Les premiers rangs de la manifestation portaient une chaîne avec des cadenas, symbolisant les entraves qui gênent les chefs d’entreprise.
En arrivant à Bercy, sous les fenêtres du ministère de l’Economie et des Finances, le responsable des slogans lançait un élégant : "on va leur faire vibrer le triple vitrage". Empêchés d’atteindre les murs du ministère par un cordon de CRS, les manifestants accrocheront leur cadenas à une grille de protection du métro aérien située à proximité.
Fier et triste
Filant la métaphore, Jean-François Roubaud devait remettre une clé géante pour ouvrir le cadenas au ministre de l’Economie, Emmanuel Macron. Un nom copieusement hué, mais le malin Jean-François Roubaud feindra d’avoir mal compris les quolibets des manifestants : "j’ai bien entendu vos hourra !"
Dans son discours de fin de manifestation, le président de la CGPME s’est dit fier et triste, fier "de cette France qui sait innover et exporter" (ces adhérents) mais triste de voir "les bâtons dans les roues qu’on nous met matin et soir". Reprenant le discours de la base qui s’inquiète du nombre croissant de taxes et de réglementations, "prendre des risques est maintenant taxé", il a pris acte que le CICE et le Pacte de responsabilité allaient dans le bon sens, tout en considérant qu’il aurait été plus simple de ne pas commencer par augmenter les impôts et les taxes.
Il a surtout demandé la suppression de trois textes : les articles de la loi Hamon qui obligent à informer les salariés des projets de cession, la mise en place du compte pénibilité et l’interdiction d’employer un salarié moins de 24 heures par semaine. Des revendications qui étaient également portées dans le cortège toulousain, emmenée par le successeur de Jean-François Roubaud, François Asselin.
Christophe Bys
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