La BCE lance une injection massive de liquidités dans l’économie européenne
La politique d’assouplissement monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) va se monter à 60 milliards d’euros par mois jusqu’en septembre 2016. En rachetant des dettes souveraines sur les marchés, elle va injecter d’énormes liquidités dans le circuit. La BCE espère voir remonter l’inflation et repartir l’économie européenne. Reste à voir si les entreprises en profiteront pour relancer leurs investissements.
Les banques centrales américaines, britanniques et japonaises l’avaient déjà fait. C’est au tour de la Banque centrale européenne (BCE) de se lancer dans un plan de rachat d’obligations publiques et privées pour tenter d’enrayer la baisse des prix.
Mario Daghi, le gouverneur de la BCE, a annoncé un programme de rachat de titres de 60 milliards d’euros par mois, à partir de mars 2015 et jusqu’en septembre 2016. Soit 1 140 milliards d’euros injectés dans l’économie européenne. Les marchés tablaient, ces derniers jours, sur un programme de 50 milliards d’euros de rachat de dette, pour environ 12 mois.
VOS INDICES
source
Cet assouplissement monétaire vise à ramener le taux d’inflation proche de 2 %, selon le mandat de la banque centrale européenne. Mais aussi à augmenter les liquidités des établissements financiers, pour leur permettre de prêter plus facilement de l’argent aux entreprises. Un moyen de relancer l’économie européenne.
L’investissement des entreprises à surveiller
A condition que les entreprises se remettent à investir, ce qui n’est plus le cas depuis quelques mois. En France, où le crédit aux entreprises s’est maintenu même pendant la crise, les banques commerciales constatent une baisse de la demande de crédit bancaire, bien qu’elles disposent de suffisamment de liquidités pour prêter. Selon Mario Draghi, la nouvelle politique de la BCE doit cependant aussi ramener de la confiance dans l’économie européenne, pour inciter les entreprises à reprendre leurs investissements.
Quant aux modalités de l’assouplissement quantitatif, il a fait l’objet d’un long débat entre la BCE et les banques centrales nationales. Notamment avec l’autorité allemande, peu encline à ce type de stratégie jugée trop risquée. Elle plaidait pour un rachat d’obligations par chaque banque centrale pour son Etat, pour éviter la solidarité des Etats en cas de défaut de l’un. La BCE a choisi une option intermédiaire. Le risque sera ainsi porté à 80 % par les banques centrales nationales et à 20 % par la BCE.
Arnaud Dumas
La BCE lance une injection massive de liquidités dans l’économie européenne
Tous les champs sont obligatoires
0Commentaire
Réagir