La Banque centrale européenne va injecter 750 milliards d'euros pour soutenir la zone euro
La Banque centrale européenne (BCE) a dévoilé le 18 mars un plan massif pour endiguer la déroute financière de la zone euro. Elle va lancer un programme d'achat d'obligations de 750 milliards d'euros pour faire face à l'impact économique de l'épidémie de coronavirus Covid-19.
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19 mars 2020
La Banque centrale européenne (BCE) a lancé un nouveau programme d'achat d'obligations de 750 milliards d'euros, à l'issue d'une réunion imprévue le soir du mercredi 18 mars. La BCE souhaite endiguer la déroute financière provoquée par l'épidémie de coronavirus Covid-19, qui broie l'économie de la zone euro.
La crainte d'une récession semblable à celle de 2008
Avec une grande partie de l'Europe en confinement à cause de l'épidémie, l'activité économique se retrouve quasiment à l'arrêt et les marchés financiers ont reculé au bord du gouffre. Cette débâcle historique en Bourse laisse entrevoir une récession comparable à celle observée en 2008 lors de la crise financière mondiale et soulève des questions sur la cohésion de la zone euro en temps de crise.
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Sous pression pour agir afin de réduire les coûts de financement des pays les plus endettés de la zone et frappés par l'épidémie, tels que l'Italie, la banque centrale a lancé un nouveau programme dédié d'achat d'obligations, portant à 1 100 milliards ses achats d'actifs prévus sur les marchés en 2020. À lui seul, le plan annoncé en toute fin de soirée mercredi 18 mars équivaut à 6 % du produit intérieur brut (PIB) de la zone euro.
"Utiliser le plein potentiel de nos outils"
"A période extraordinaire, action extraordinaire, a déclaré la présidente de la BCE, Christine Lagarde. Il n'y a pas de limite à notre engagement à l'euro. Nous sommes déterminés à utiliser le plein potentiel de nos outils, dans notre mandat".
Le ministre français de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, s'est félicité de cette annonce. "Je salue l'action de la BCE qui vient de prendre des décisions massives pour répondre à la crise du coronavirus affectant la zone euro dans son ensemble", a-t-il dit sur Twitter.
Après l'annonce, l'euro a rebondi et gagnait 0,16 % face au dollar, à 1,0929 dollar.
La BCE, prête à accroître la taille et la durée de ses achats
Les achats d'actifs vont se poursuivre jusqu'à ce que la "phase critique" de l'épidémie prenne fin, a indiqué la BCE dans un communiqué, et le papier commercial non-financier sera aussi inclus pour la première fois dans les actifs éligibles. Les achats de la BCE vont aussi inclure pour la première fois la dette de la Grèce.
Disant vouloir faire montre de flexibilité, la BCE a laissé entendre qu'elle ne tolérerait pas un écartement accru entre les rendements, qui ont fait monter les taux italiens et grecs ces derniers jours.
Élément crucial, la banque centrale a déclaré qu'elle était préparée à accroître la taille et la durée de ses achats si nécessaire et à étudier tout obstacle sur sa route - une probable référence au plafond d'achat d'un tiers de l'encours de la dette d'un pays. Cependant, la BCE a maintenu le taux de facilité de dépôt à -0,5 %, comme elle l'avait fait une semaine plus tôt, un autre signe que ses gouverneurs pourraient désormais considérer qu'une baisse supplémentaire serait contre-productive.
Pression accentuée sur la BCE
Au terme d'une réunion régulière jeudi 12 mars, la BCE a approuvé un ensemble de mesures de soutien qui ont toutefois déçu les investisseurs, soulevant des questions sur l'engagement de la banque centrale à faire "tout ce qu'il faut" pour sauver l'euro comme l'avait promis son ancien patron Mario Draghi.
Avec la flambée des rendements obligataires en périphérie du bloc communautaire et l'allongement en quelques jours de l'écart de rendement entre l'Italie et l'Allemagne, la pression s'était accentuée sur la BCE pour qu'elle engage de nouvelles mesures.
Avec Reuters (Balazs Koranyi et Francesco Canepa; version française Jean Terzian)
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