L’Université Paris-Saclay pèsera 15 % de la recherche française

L’Université Paris-Saclay, regroupement d’universités et de grandes écoles du plateau de Saclay, va naître officiellement en janvier 2020. Avec un credo : fédérer les forces en matière de recherche tout en maintenant l’indépendance des grandes écoles qui y participent.

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L’Université Paris-Saclay pèsera 15 % de la recherche française
L'école CentraleSupélec intègre l'Université Paris-Saclay

Alors que l’Institut Polytechnique de Paris a fait son "coming out" le 7 février, c’est au tour de l’Université Paris-Saclay, l’autre regroupement d’établissements du plateau de mettre en lumière ses projets. Pour les présenter; le 19 février, pas de ministres mais une batterie de présidents d’universités, de directeurs d’écoles et de laboratoires réunis sur le site parisien d’Agro ParisTech. Ils ont dévoilés les premiers contours de ce vaste ensemble : trois universités, quatre grandes écoles, 65 000 étudiants, 275 laboratoires et 9 000 enseignants-chercheurs.

Une petite foule qui évoluera au sein d'Agro ParisTech, CentraleSupélec, l’ENS Cachan et l’Institut d’Optique Graduate School pour les écoles et des universités de Paris-Sud, de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines et d’Evry. "La création de l’Université Paris-Saclay est une opportunité unique de fédérer un potentiel qui représente près de 15 % de la recherche française", lance Sylvie Retailleau, présidente du nouvel ensemble. "C’est le plus gros potentiel en France en matière d’instruments de recherche", appuie Gilles Trystram, directeur général d’Agro ParisTech.

Dans les classements mondiaux

Concrètement, l’établissement va se doter de statuts d’ici l’été prochain, en espérant une promulgation par décret d’ici novembre 2019 pour que l’Université Paris-Saclay puisse démarrer en janvier 2020. Les promoteurs du projet ont de fortes ambitions, comme de figurer très rapidement dans le top 20 des principaux classements mondiaux. Pas moins de 12 à 15 Graduate Schools (Master et doctorale), fondées sur la pédagogie par projet, vont être créées qui se substitueront au dispositif expérimental qui existait depuis quatre ans. Le premier cycle sera rénové avec des doubles diplômes et la création d’une école universitaire de 1er cycle.

Libres de leur recrutement

Dans ce foisonnement, les écoles d’ingénieurs conserveront leur autonomie de gestion (diplôme, recrutements, positionnement pédagogique, etc.), mais, désormais, tous les diplômes, y compris les leurs, seront signés par la présidente de l’Université Paris-Saclay. "Ce projet a beaucoup d’aspects et l’un d’entre eux est d’intensifier les relations entre l’Université Paris-Saclay et les entreprises" souligne Romain Soubeyran, directeur général de CentraleSupélec, qui déclare adhérer au projet "de façon très forte". Avec son réseau d’entreprises partenaires, CentraleSupélec fera à coup sûr bénéficier le nouvel établissement de son expertise. Entre 10 et 20 % des postes d’enseignants chercheurs des différentes écoles seront mis en commun, sur la base de projets précis, dans une durée limitée. "Nous voulons un dispositif agile et souple au plan RH", ajoute Sylvie Retailleau.

Cap sur l'entreprenariat

L’entrepreneuriat, pierre angulaire de nombreuses écoles d’ingénieurs, sera l’un des objectifs de développement pour le futur établissement. "Le nouvel ensemble dépose déjà 350 brevets par an et a favorisé la création d’une centaine de start-up", précise Romain Soubeyran.

Pour trouver le bon modèle économique, et ne pas rester dans ce domaine à la traîne de l’Institut Polytechnique de Paris et de son partenaire HEC, l’Université Paris-Saclay entend augmenter ses ressources propres (environ 30 % de son budget annuel actuellement). Cela passera notamment par le développement de Master avec des frais de scolarité conséquents (6 000 euros et plus), des contrats de recherche et de partenariats avec les entreprises, une politique active d’attraction de start-up.

Attirer les entreprises

"Les grandes entreprises mondiales veulent toutes avoir un pied dans les grands centres d’enseignement supérieur. Si l’Université Paris-Saclay est bien identifiée au plan mondial alors cela favorisera nos relations partenariales avec elles", souligne le directeur général de CentraleSupélec. Ce dernier reconnaît que désormais "on entre dans le concret et donc, comme dans toute période de mutation, cela suscite des inquiétudes parmi le personnel".

De fait, ces grandes manœuvres s’accompagnent de déménagements pas toujours faciles à faire accepter. Il y a eu celui de Centrale Paris en 2017. Celui de l’ENS Cachan, qui prendra le nom d’ENS Paris-Saclay, est prévu pour cet été, tandis qu’Agro ParisTech doit quitter (dans la douleur) le 5ème arrondissement pour rejoindre le plateau de Saclay à partir de 2021.

Quant aux relations futures avec l’Institut Polytechnique de Paris, il n’y a aucun nuage à l’horizon assurent en chœur les promoteurs de l’Université Paris-Saclay. "Nous sommes à deux pas de Polytechnique et nous coopérons avec ces écoles depuis longtemps. Cela va continuer", résume Jean-Louis Martin, directeur général de l’Institut d’Optique Graduate School.

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